Reconnaissance et exécution des jugements étrangers - Guide comparatif
Auteur : Dr Klaus Oblin, Neva Cirkveni
1. Cadre juridique et judiciaire
1.1 Quelles dispositions législatives et réglementaires régissent la reconnaissance et l'exécution des jugements étrangers dans votre juridiction ?
Outre les instruments bilatéraux et multilatéraux examinés ci-dessous, la loi autrichienne sur l'exécution, le code autrichien de procédure civile et la loi autrichienne sur la compétence judiciaire régissent la reconnaissance et l'exécution des jugements étrangers. En cas de conflit entre les dispositions du droit statutaire et les dispositions conventionnelles applicables, ces dernières prévaudront. Bien que la jurisprudence autrichienne ne soit pas contraignante, elle fait l'objet d'un examen attentif.
1.2 Quels sont les instruments bilatéraux et multilatéraux sur la reconnaissance et l'exécution des jugements étrangers qui ont un effet dans votre juridiction ?
L'Autriche est signataire de nombreux instruments bilatéraux et multilatéraux. Le plus important à cet égard est le Règlement UE 1215/2012 du 12 décembre 2012 concernant la compétence judiciaire, la reconnaissance et l'exécution des décisions en matière civile et commerciale (refonte) (Règlement Bruxelles Ia). Le Règlement Bruxelles Ia établit des règles uniformes pour faciliter la libre circulation des jugements dans l'Union européenne et s'applique aux procédures judiciaires engagées à partir du 10 janvier 2015. Le Règlement Bruxelles Ia remplace le Règlement UE 1215/2012 du 22 décembre 2000 (le Règlement Bruxelles I ; avec le Règlement Bruxelles Ia, " le régime de Bruxelles "), qui reste applicable à toutes les procédures judiciaires engagées avant le 10 janvier 2015.
D'autres instruments concernant la reconnaissance et l'exécution des jugements étrangers, tant entre les États membres de l'UE qu'entre les États non membres de l'UE, sont présentés dans le tableau ci-dessous.
Instrument | Objet | Juridiction | ||
Règlement (CE) n° 2201/2003 du Conseil du 27 novembre 2003 (Bruxelles II bis) | Compétence, reconnaissance et exécution des décisions en matière matrimoniale et en matière de responsabilité parentale | UE | ||
Règlement (CE) n° 805/2004 du Parlement européen et du Conseil du 21 avril 2004 | Titre exécutoire européen pour les créances incontestées | UE | ||
Règlement (CE) n° 1896/2006 du Parlement européen et du Conseil du 12 décembre 2006 | Procédure européenne d'injonction de payer | UE | ||
Règlement (CE) n° 861/2007 du Parlement européen et du Conseil du 11 juillet 2007 | Procédure européenne pour les demandes de faible importance | UE | ||
Règlement (CE) n° 4/2009 du Conseil du 18 décembre 2008 | Compétence, loi applicable, reconnaissance et exécution des décisions et coopération en matière d'obligations alimentaires | UE | ||
Règlement (UE) n° 655/2014 du Parlement européen et du Conseil du 15 mai 2014 | a établi la procédure européenne d'injonction de conservation de compte pour faciliter le recouvrement transfrontalier de créances en matière civile et commerciale | UE | ||
Règlement (UE) n° 2015/848 du Parlement européen et du Conseil du 20 mai 2015 | Procédures d'insolvabilité | UE | ||
Règlement (UE) n° 2016/1104 du Conseil du 24 juin 2016 | Coopération renforcée dans le domaine de la compétence, de la loi applicable et de la reconnaissance et de l'exécution des décisions en matière de conséquences patrimoniales des partenariats enregistrés | UE | ||
La Convention concernant la compétence judiciaire, la reconnaissance et l'exécution des décisions en matière civile et commerciale du 30 octobre 2007 (Convention de Lugano) | Facilite la reconnaissance mutuelle et l'exécution des jugements rendus par les tribunaux nationaux des États membres de l'UE et des autres États contractants. | UE et Islande, Norvège et Suisse | ||
Le traité sur la reconnaissance et l'exécution des jugements et des actes publics en matière civile et commerciale du 23 juin 1977. | Compétence judiciaire, reconnaissance et exécution des jugements | Bilatéral (Autriche et Tunisie) | ||
La Convention pour la reconnaissance et l'exécution des jugements, sentences arbitrales, transactions et actes publics du 5 juillet 1973. | Compétence judiciaire, reconnaissance et exécution des jugements | Bilatéral (Autriche et Liechtenstein) | ||
La Convention sur la reconnaissance et l'exécution réciproques des jugements en matière civile et commerciale du 6 juin 1966. | Compétence judiciaire, reconnaissance et exécution des jugements | Bilatéral (Autriche et Israël) | ||
Convention de New York pour la reconnaissance et l'exécution des sentences arbitrales étrangères du 10 juin 1958 | Reconnaissance et exécution des sentences arbitrales étrangères | Multilatérale (tous les signataires de la convention) |
1.3 Quelles sont les juridictions compétentes pour connaître des demandes de reconnaissance et d'exécution des jugements étrangers ?
Selon la loi sur l'exécution, le tribunal compétent pour la déclaration de force exécutoire est, en général, le tribunal de district du domicile de la partie adverse. Une fois que la déclaration de force exécutoire a été obtenue et est effective, le jugement étranger peut être exécuté. Le tribunal chargé de la déclaration de force exécutoire et le tribunal chargé de la demande d'exécution sont différents. Le tribunal compétent pour la requête en exécution est le suivant :
- le tribunal de district où est enregistré le bien foncier qui fait l'objet de l'exécution ;
- le tribunal de district où se trouvent les biens immobiliers non enregistrés ;
- le tribunal de district du domicile de la partie adverse, en cas de créances ; ou
- le tribunal de grande instance du domicile du tiers, en cas d'ordonnance de saisie-arrêt.
2. Exigences relatives au caractère exécutoire
Les exigences de base pour la force exécutoire sont les suivantes :
- La sentence est exécutoire dans l'État où le jugement a été rendu ;
- Un traité international ou une réglementation nationale prévoit expressément la réciprocité entre l'Autriche et l'État d'émission en matière de reconnaissance et d'exécution des jugements ;
- L'acte introductif d'instance a été régulièrement signifié au défendeur ;
- le jugement à exécuter est produit avec une traduction certifiée conforme ; et
- Il n'existe aucun motif permettant de refuser la reconnaissance de la force exécutoire.
2.1 Quels types de jugements peuvent être reconnus et exécutés dans votre juridiction ? Certains types de jugements sont-ils spécifiquement exclus de l'exécution ?
En général, tous les jugements rendus par un tribunal étranger sont exécutoires en Autriche. Il est essentiel que le jugement étranger constitue un titre exécutoire dans son pays d'origine et qu'il soit exécutoire dans ce pays. L'article 403 de la loi sur l'exécution des décisions de justice stipule que les actes juridiques et/ou les faits étrangers sont exécutés en Autriche après avoir été déclarés exécutoires. Le terme "actes juridiques et/ou faits" doit être interprété comme signifiant tout jugement rendu par une cour ou un tribunal, pour autant que le titre exécutoire soit exécutoire dans l'État d'émission du jugement.
L'ordre public autrichien doit être pris en compte lors de l'évaluation du caractère exécutoire des recours en Autriche, car seuls les recours qui ne violent pas les principes fondamentaux du droit autrichien seront exécutoires.
2.2 Un jugement étranger doit-il être définitif et contraignant pour pouvoir être exécuté ?
En général, il n'est pas nécessaire que le jugement étranger soit définitif et juridiquement contraignant selon les lois du pays où il a été rendu. Tant que le jugement est exécutoire dans le pays d'origine, il doit être déclaré exécutoire en Autriche également.
Une autorisation d'exécution et une autorisation d'exécution peuvent être ordonnées par un tribunal autrichien, que le titre exécutoire en question fasse ou non l'objet d'une procédure d'appel dans sa juridiction d'origine.
2.3 Un jugement étranger est-il exécutoire s'il est susceptible d'appel dans la juridiction étrangère ?
En vertu de l'article 406 de la loi sur l'exécution, le titre exécutoire étranger peut être exécuté même s'il est encore susceptible de recours, mais exécutoire dans l'État où la sentence a été rendue.
En cas de recours contre la décision d'accorder une déclaration de force exécutoire, la cour d'appel peut suspendre la procédure jusqu'à ce que le jugement étranger soit devenu définitif et contraignant.
2.4 Quel est le délai de prescription pour présenter une demande de reconnaissance et d'exécution ?
Les délais de prescription varient en fonction de la demande en question et du droit applicable à cette demande. En droit autrichien, un jugement peut être exécuté dans les 30 jours de son entrée en vigueur. Le délai de prescription commence à courir à partir du jour où le jugement est devenu juridiquement contraignant.
Dans le cas d'un jugement définitif d'une juridiction étrangère, le droit autrichien distingue deux scénarios :
- Si le jugement étranger est exécutoire en Autriche, la prescription doit être évaluée selon le droit applicable à la créance accordée dans le jugement. Dans ce cas, les tribunaux autrichiens peuvent rejeter la déclaration de force exécutoire lorsque, en vertu du droit étranger applicable, le droit d'exécuter le jugement est déjà prescrit.
- Si le jugement étranger n'est pas exécutoire en Autriche, un tel jugement définitif ne fait qu'interrompre la prescription selon la loi applicable à la créance accordée dans le jugement et fait recommencer le délai de prescription.
3. Processus de reconnaissance et d'exécution
3.1 La reconnaissance d'un jugement étranger est-elle un processus distinct de l'exécution et a-t-elle des effets juridiques distincts ?
L'exécution des jugements étrangers en Autriche est subordonnée à la demande et à la délivrance d'une déclaration de force exécutoire. Une fois que la déclaration est effective, le jugement peut être exécuté. Toutefois, la demande de déclaration de force exécutoire et la requête d'exécution peuvent être déposées en même temps.
En revanche, dans le cadre du régime de Bruxelles, un jugement rendu dans un Etat membre de l'UE est reconnu dans les autres Etats membres sans procédure de reconnaissance distincte. En outre, une décision rendue dans un État membre de l'UE et exécutoire dans cet État membre est également exécutoire dans tout autre État membre sans déclaration de force exécutoire. Le créancier de la décision doit seulement fournir une copie de la décision et un certificat attestant que la décision est exécutoire.
3.2 Quelle est la procédure officielle de reconnaissance et d'exécution ?
La partie qui demande l'exécution doit demander l'autorisation d'exécution à la juridiction concernée. La demande de déclaration de force exécutoire doit être présentée au tribunal du lieu où le débiteur est domicilié. La partie peut combiner cette demande avec une demande d'autorisation d'exécution. Dans ce cas, le tribunal statuera sur les deux simultanément. Une fois qu'un jugement étranger a été déclaré exécutoire en Autriche, son exécution suit les mêmes règles que celles d'un jugement national, ce qui signifie que l'exécution des jugements est régie par la loi sur l'exécution.
Le tribunal examinera à la fois les motifs d'octroi de l'autorisation et les motifs de refus, en se basant uniquement sur les documents soumis. Chaque partie peut faire appel de l'ordonnance du tribunal de district (voir question 6). Si un jugement contient une mesure ou une ordonnance qui n'est pas connue en Autriche, le tribunal peut adapter cette mesure ou ordonner une mesure connue en Autriche qui a un effet équivalent.
Les Fintech qui recueillent des renseignements personnels dans le cadre de l'exploitation d'une entreprise de commerce électronique doivent se conformer à la LPRPDE ou à ses équivalents provinciaux, le cas échéant. La LPRPDE exige que les entreprises :
- obtenir un consentement éclairé pour la collecte, l'utilisation et la divulgation d'informations personnelles ;
- mettre en place des mesures de protection appropriées pour protéger les informations personnelles ; et
- dans certaines circonstances, signaler toute atteinte à la sécurité des informations personnelles au commissaire à la protection de la vie privée et aux personnes concernées.
En outre, en vertu de la législation antispam du Canada, les entreprises fintech doivent obtenir le consentement de leurs clients avant de leur envoyer des messages électroniques commerciaux, tels que des courriels ou des textes ; bien qu'un consentement implicite puisse être déduit dans certains cas, comme lorsqu'il existe une relation commerciale existante telle que décrite dans la législation.
3.3 Quels documents sont requis à l'appui d'une demande de reconnaissance et d'exécution ?
La partie doit soumettre l'original du jugement étranger ou une copie délivrée par la même autorité qui a rendu le jugement étranger. Une traduction complète et certifiée du jugement doit accompagner l'original ou la copie.
3.4 Quelles sont les taxes à payer pour la reconnaissance et l'exécution ?
Une demande de déclaration de force exécutoire ne déclenche pas de frais. En revanche, une demande d'exécution déclenchera des frais de justice, en fonction du montant pour lequel l'exécution est demandée. Ces frais de justice doivent être payés en vertu de la loi sur les frais de justice, qui s'applique également à l'exécution des jugements nationaux.
3.5 Le demandeur est-il tenu de fournir une garantie pour les coûts ?
Non, le demandeur de la reconnaissance et de l'exécution en général ne doit pas fournir de garantie pour les frais. Toutefois, en cas de demande de suspension de la procédure, si la suspension de la procédure d'exécution risque de compromettre le règlement de la créance du créancier exécutant, le tribunal peut ordonner un dépôt de garantie approprié de la part du demandeur.
3.6 Combien de temps faut-il généralement pour obtenir une déclaration de force exécutoire ?
Il faut compter environ un à deux mois pour qu'une décision de reconnaissance et d'exécution soit rendue en première instance. Ce délai peut être prolongé d'un maximum de six mois supplémentaires si la décision fait l'objet d'un appel.
3.7 Le demandeur peut-il demander une mesure injonctive pendant que le processus est en cours ?
Les parties à la procédure peuvent faire appel de la décision accordant la déclaration de force exécutoire dans un délai de quatre semaines. Toutefois, ce recours ne constitue pas un motif de suspension de la procédure d'exécution. Si la partie adverse a fait appel du titre exécutoire, elle peut demander la suspension de la procédure conformément à la loi sur l'exécution forcée.
Si le titre exécutoire est modifié ou suspendu dans son pays d'origine après que la déclaration de force exécutoire a pris effet, la partie adverse peut demander la suspension ou la modification de la déclaration de force exécutoire.
Si l'exécution est déjà approuvée avant la délivrance d'une déclaration finale de force exécutoire, la procédure d'exécution doit être entamée ; mais les actes de réalisation ne doivent pas être entamés tant que la déclaration de force exécutoire n'est pas devenue définitive et juridiquement contraignante.
4. Défenses
4.1 Pour quels motifs le défendeur peut-il contester la reconnaissance et l'exécution d'un jugement étranger ?
Une déclaration de force exécutoire peut être refusée si :
- la juridiction étrangère n'était pas compétente en la matière ;
- le droit d'être entendu a été violé ; ou
- le jugement viole l'ordre public autrichien.
Un jugement étranger ne peut pas être révisé quant au fond.
En vertu du régime de Bruxelles, dans les cas où le jugement a été rendu par un autre État membre de l'UE, la reconnaissance et l'exécution seront refusées si :
- cela serait contraire à l'ordre public autrichien ;
- l'acte introductif d'instance n'a pas été signifié au défendeur selon une procédure de signification appropriée ;
- la reconnaissance ou l'exécution est inconciliable avec un jugement antérieur rendu dans un autre État, impliquant les mêmes parties et la même cause d'action ; ou
- la reconnaissance ou l'exécution est inconciliable avec un jugement rendu en Autriche impliquant les mêmes parties.
4.2 Quel est le délai de prescription pour déposer une contestation ?
Il n'y a pas de délai de prescription. Toutefois, les créances découlant d'un jugement se prescrivent par 30 ans à compter de la date à laquelle le jugement est devenu définitif et exécutoire. Les créances périodiques expirent après trois ans.
4.3 Le défendeur peut-il demander une mesure injonctive pour empêcher l'exécution pendant qu'une contestation est en cours ?
Les parties à la procédure d'exécution peuvent demander une suspension de la procédure d'exécution. La loi sur l'exécution autorise certains motifs pour une telle suspension de la procédure, notamment une demande d'annulation du jugement ou une demande de suspension ou de modification de la déclaration de force exécutoire. Si la suspension de la procédure d'exécution risque de compromettre le règlement de la créance du créancier exécutant, le tribunal peut ordonner au demandeur de verser un dépôt de garantie approprié.
5. Analyse et décision de la Cour
5.1 Le tribunal examinera-t-il la signification des actes de procédure dans la procédure initiale ?
Oui. Tant en vertu du droit législatif autrichien que du règlement Bruxelles Ia, une déclaration de force exécutoire d'une décision étrangère peut être refusée si l'acte introductif d'instance n'a pas été signifié au défendeur en temps utile pour lui permettre de se défendre correctement. Une telle objection peut être levée si le défendeur a participé à une procédure ultérieure. En outre, conformément à la jurisprudence autrichienne, lorsque l'acte a été signifié ou notifié dans une langue étrangère à un destinataire autrichien, il peut être refusé si aucune traduction allemande n'a été fournie. Toutefois, si le défendeur a pu comprendre le document, cette objection ne sera pas prise en compte.
5.2 Le tribunal contrôlera-t-il la compétence du tribunal étranger dans la procédure initiale ?
Les tribunaux autrichiens détermineront si, en vertu des règles autrichiennes sur la compétence, le tribunal étranger était compétent pour connaître de la question juridique. Une objection pour incompétence peut être établie lorsque le jugement par défaut a été rendu par une juridiction qui n'était pas compétente en la matière et à laquelle le défendeur ne s'est jamais soumis.
Toutefois, en vertu du régime de Bruxelles, la compétence de la juridiction d'origine ne peut être contrôlée par la juridiction d'exécution. En outre, le règlement Bruxelles Ia précise que le critère de l'ordre public ne peut être appliqué aux règles relatives à la compétence.
5.3 Le tribunal examinera-t-il la conformité du jugement étranger avec le droit et l'ordre public applicables ?
En général, les tribunaux autrichiens examinent les jugements étrangers pour vérifier leur conformité avec l'ordre public autrichien. Toutefois, la déclaration de force exécutoire ne peut être refusée qu'en raison d'une violation des principes fondamentaux de la juridiction autrichienne, tels que la Constitution ou le droit pénal.
5.4 Le tribunal examinera-t-il le bien-fondé du jugement étranger ?
En aucun cas, un jugement étranger ne peut faire l'objet d'un examen au fond.
5.5 Comment le tribunal procédera-t-il si le jugement étranger entre en conflit avec un jugement antérieur concernant le même litige entre les mêmes parties ?
Les tribunaux autrichiens peuvent refuser de délivrer une déclaration de force exécutoire si le jugement étranger contredit d'autres jugements définitifs impliquant les mêmes parties. Dans le cadre du régime de Bruxelles, un tribunal peut refuser la reconnaissance et l'exécution si :
- la décision est inconciliable avec une décision rendue entre les mêmes parties dans l'État membre requis ; ou
- la décision est inconciliable avec une décision antérieure rendue entre les mêmes parties dans un autre Etat membre ou dans un Etat tiers, ayant la même cause, pour autant que la décision antérieure remplisse les conditions nécessaires à sa reconnaissance dans l'Etat membre requis.
5.6 Existe-t-il d'autres motifs pour lesquels la juridiction peut refuser de reconnaître et d'exécuter le jugement étranger ?
Outre les exigences générales relatives à la force exécutoire et au processus d'examen mentionnées ci-dessus, la déclaration de force exécutoire peut également être refusée si :
- le droit d'être entendu a été violé ;
- le jugement est irrecevable en droit autrichien ;
- le jugement viole l'ordre public autrichien ; ou
- le jugement est inconciliable avec des jugements antérieurs entre les mêmes parties sur la même cause d'action.
5.7 La reconnaissance et l'exécution partielles sont-elles possibles ?
Oui - par exemple, lorsque certaines parties du jugement violeraient l'ordre public autrichien, mais que d'autres parties remplissent les conditions requises pour être exécutoires. Toutefois, la séparation n'est possible que si la partie admissible est claire et distincte de la partie inadmissible.
5.8 Comment le tribunal traitera-t-il les questions de coûts (par exemple, les intérêts, les frais de justice, les questions de devises) ?
Lorsqu'ils se prononceront sur le caractère exécutoire, les tribunaux tiendront compte des honoraires d'avocats, des frais de justice et des intérêts réclamés. En outre, le montant des dommages et intérêts ne sera pas converti en monnaie locale. Toutefois, lorsque les actes de réalisation sont entrepris, la sentence doit être convertie en monnaie locale.
Les taux d'intérêt qui violent l'ordre public autrichien seront jugés inapplicables.
6. Appels
6.1 Les décisions relatives à la reconnaissance et à l'exécution des jugements étrangers peuvent-elles faire l'objet d'un recours ?
La décision relative à la déclaration constatant la force exécutoire peut faire l'objet d'un recours dans un délai de quatre semaines à compter de son prononcé. Ce délai peut être porté à huit semaines si la résidence habituelle d'une partie n'est pas en Autriche et si le recours constitue la première occasion pour la partie de participer à la procédure. Lorsque la partie dépose un appel, la partie adverse dispose de quatre semaines à compter de la signification de l'appel pour déposer une réponse.
Le débiteur doit faire valoir tous les motifs de rejet de la demande de reconnaissance ou de déclaration de force exécutoire simultanément dans le recours et ne peut les faire valoir à un stade ultérieur de la procédure.
Un second recours devant la Cour suprême autrichienne contre la décision de la cour d'appel exige que la question à trancher par la Cour suprême concerne une question de droit matériel ou procédural dont la détermination est jugée essentielle à la sécurité juridique ou au développement du droit. En outre, l'admissibilité d'un second recours dépend du montant du litige, qui doit être supérieur à 5 000 euros.
6.2. Le requérant peut-il demander une mesure injonctive pendant que le recours est en cours ?
Voir la question 3.7.
7. Exécution du jugement étranger
7.1 Une fois qu'une déclaration de force exécutoire a été accordée, comment le jugement étranger peut-il être exécuté ?
Une fois qu'un jugement étranger a été déclaré exécutoire, l'exécution suit les mêmes règles que celles d'un jugement national. L'exécution des jugements est régie par la loi sur l'exécution. La loi autrichienne sur l'exécution prévoit différents types d'exécution. Une distinction est faite entre le titre à exécuter visant une créance monétaire ou une demande d'exécution spécifique, et le titre à exécuter visant un actif. En général, les méthodes habituelles d'exécution sont les suivantes :
- la saisie des biens ;
- saisie et transfert ou créances ;
- la location obligatoire ; et
- l'action judiciaire.
L'exécution sera effectuée par un huissier, qui est un cadre du tribunal et doit se conformer aux ordres du tribunal.
En ce qui concerne les biens immobiliers, trois types de mesures d'exécution sont disponibles :
- l'hypothèque obligatoire ;
- l'administration obligatoire, dans le but de générer des recettes pour satisfaire la demande ; et
- la vente forcée d'un bien immobilier.
En ce qui concerne les biens mobiliers, le droit autrichien fait une distinction :
- la saisie des créances ;
- la fixation d'objets tangibles et mobiles ;
- la saisie des créances de livraison à l'encontre de tiers débiteurs ; et
- la saisie d'autres droits de propriété.
La loi autrichienne ne permet pas la saisie de certaines créances spécifiques, telles que l'allocation de soins, l'aide au loyer, les allocations familiales et les bourses d'études.
Enfin, le tribunal d'exécution peut également ordonner une exécution spécifique.
7.2 Le jugement étranger peut-il être exécuté contre des tiers ?
Un jugement étranger ne peut être exécuté que contre la partie qui est désignée comme débiteur dans le jugement étranger. Les principes de mandat et d'alter ego pour faire exécuter un jugement contre une partie non mentionnée dans le jugement ne s'appliquent pas en Autriche.
8. Tendances et prévisions
8.1 Comment décririez-vous le paysage actuel de l'exécution et les tendances dominantes dans votre juridiction ? De nouveaux développements sont-ils prévus au cours des 12 prochains mois, y compris des propositions de réformes législatives ?
Le 1er janvier 2019, des modifications de la loi sur l'exécution sont entrées en vigueur. Ces modifications permettent désormais d'accéder aux données relatives aux procédures d'exécution en cours. Les avocats et les notaires peuvent accéder aux informations concernant le tribunal chargé de l'exécution, le numéro de l'affaire et le montant de la dette faisant l'objet de la procédure d'exécution. La base de données est disponible en ligne et vise à aider les demandeurs potentiels à évaluer la solvabilité de leurs défendeurs potentiels avant d'entamer une procédure judiciaire ou arbitrale.
Un autre développement récent est une décision de la Cour suprême autrichienne rendue le 11 juin 2018, confirmant que le... autorité de la chose jugée L'effet d'un jugement étranger s'applique à tous les stades d'une procédure menée en Autriche. Ceci est particulièrement important car la décision précise que l'effet d'un jugement étranger s'applique à tous les stades de la procédure en Autriche. autorité de la chose jugée s'applique également aux procédures d'appel en cours. La Cour suprême autrichienne a souligné que cela est vrai en ce qui concerne les deux questions concernant autorité de la chose jugée - à savoir, l'exclusivité (ne bis in idem) et l'effet de liaison (Bindungswirkung) des jugements étrangers. En outre, la Cour suprême autrichienne a précisé que l'interdiction de novation dans les procédures d'appel ne s'applique qu'aux nouveaux faits et aux nouvelles preuves, et n'empêche donc pas la juridiction d'appel de considérer la décision de la Cour suprême autrichienne. autorité de la chose jugée effet d'une nouvelle décision étrangère.
Concernant l'exécution des sentences arbitrales, une décision assez récente de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) pourrait avoir un certain impact. Le 6 mars 2018, dans l'affaire République slovaque contre Achmea BVDans un arrêt de la Cour de justice des Communautés européennes, la CJCE s'est prononcée sur la compatibilité avec le droit communautaire d'une disposition relative au règlement des différends contenue dans l'article 8 du traité bilatéral d'investissement (TBI) conclu entre les Pays-Bas et la Slovaquie. La CJUE a conclu que les articles 267 et 344 du Traité sur le fonctionnement de l'Union européenne (TFUE) devaient être interprétés comme s'opposant à l'article 8 du TBI Pays-Bas-Slovaquie, qui permettait de régler les différends en matière d'investissement dans le cadre de ce TBI intra-UE par voie d'arbitrage. La CJUE semble avoir fondé sa décision sur l'idée que la disposition relative au règlement des différends contenue dans le TBI peut exiger d'un tribunal qu'il interprète ou applique le droit de l'UE, ce qui est incompatible avec l'article 267 du TFUE car, contrairement à une juridiction d'un État membre, un tribunal ne peut pas renvoyer les questions de droit de l'UE à la CJUE.
En cas de nouvelles décisions faisant suite à la décision rendue dans l'affaire AchmeaLes règles de procédure peuvent affecter l'adhésion du tribunal aux décisions de la CJUE. Les sentences du Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI) ne sont pas soumises à l'examen des tribunaux nationaux, mais les sentences non CIRDI le sont. Par conséquent, les tribunaux non CIRDI siégeant dans les juridictions de l'UE pourraient être plus enclins à envisager l'application du droit de l'UE, y compris les décisions de la CJUE, si le tribunal se considère tenu de rendre une sentence conforme à l'ordre public du siège de l'arbitrage. Toutefois, même si l'Union européenne adopte une position défavorable à l'égard des sentences arbitrales rendues dans le cadre de traités d'investissement intra-UE, les demandeurs pourraient chercher à faire exécuter leur sentence en dehors de l'Union européenne ou envisager de vendre les sentences à prix réduit à des tiers, tels que des fonds d'investissement, afin d'éviter le risque d'exécution.
Un certain nombre de programmes d'incitation sont disponibles au Canada pour encourager l'investissement dans les entreprises basées au Canada et le développement de la technologie au Canada.
Le programme de recherche scientifique et de développement expérimental utilise des incitations fiscales pour encourager les entreprises canadiennes à mener des activités de recherche et de développement (R&D) au Canada. Les entreprises admissibles peuvent obtenir des crédits d'impôt pour les dépenses de R&D admissibles.
Les sociétés privées sous contrôle canadien (SPCC) peuvent bénéficier de la déduction pour petites entreprises, qui réduira l'impôt sur le revenu à payer. Les SPCC bénéficient d'autres avantages fiscaux.
Le Fonds d'innovation stratégique, financé par le gouvernement fédéral, apporte un soutien financier à des projets qui amélioreront les performances du Canada en matière d'innovation tout en apportant des avantages économiques, novateurs et publics aux Canadiens, et qui répondent à certains critères.
Le Programme d'aide à la recherche industrielle du Conseil national de recherches du Canada aide les petites et moyennes entreprises canadiennes à commercialiser leurs idées en leur fournissant des conseils, des contacts et du financement.
De nombreuses subventions et initiatives de financement fédérales et provinciales, ainsi que des programmes de financement, sont également disponibles pour les entreprises admissibles.
En outre, les Autorités canadiennes en valeurs mobilières, l'organisation qui chapeaute les autorités provinciales et territoriales de réglementation des valeurs mobilières au Canada, ont mis en œuvre un programme de bac à sable réglementaire pour soutenir les entreprises de fintechnologie qui cherchent à offrir des produits et services innovants au Canada. Ce programme permet aux entreprises de s'enregistrer et/ou d'obtenir une exemption des exigences des lois sur les valeurs mobilières, selon un processus plus rapide et plus souple que par une demande standard, afin de tester leurs produits et services sur le marché canadien pour une durée limitée. Certains organismes de réglementation provinciaux ont des programmes connexes qui fonctionnent dans leur juridiction particulière pour fournir des conseils et un soutien aux entreprises de fintechnologie.
9. Conseils et pièges
9.1 Quels sont vos meilleurs conseils pour faciliter la reconnaissance et l'exécution des jugements étrangers, et quels sont les points de friction potentiels que vous mettriez en évidence ?
Le paiement ne peut résulter de la reconnaissance et de l'exécution que si le débiteur possède des actifs d'une valeur suffisante. Les informations publiques concernant cette question sont rares et ne sont pas facilement accessibles. Cependant, une fois qu'un titre exécutoire étranger est devenu exécutoire en Autriche, l'avocat représentant le créancier est en droit de demander des informations pour savoir si le débiteur possède des actifs suffisants - par exemple, auprès des agences de crédit. De plus, comme mentionné ci-dessus et à la lumière des modifications de la loi sur l'exécution, il est recommandé de se renseigner pour savoir si une procédure d'exécution est en cours contre un débiteur ou un défendeur potentiel.