Autriche : Réflexions sur 2021 Enquête sur l'arbitrage international : Adapter l'arbitrage à un monde en mutation
Auteur : Harshal Morwale
Introduction
La nature flexible, dynamique et en constante évolution de l'arbitrage international a été mise à rude épreuve tout au long de l'année dernière. Malgré les défis présentés par la pandémie, la communauté arbitrale a adopté des solutions novatrices pour répondre à ces demandes et circonstances changeantes de manière rapide et efficace.
La School of International Arbitration, Queen Mary University of London, a récemment publié son rapport d'enquête 2021 en partenariat avec White & Case.1 Le rapport d'enquête constitue le 12th édition de l'enquête empirique axée sur l'arbitrage international et s'est déroulée en deux phases. La phase 1 a été réalisée par le biais d'un formulaire en ligne, rempli par plus de 1200 participants. La phase 2 est le produit d'entretiens avec plus de 198 participants répartis dans 39 pays et 53 villes. Cet article présente et évalue de manière critique des facettes importantes du rapport.
Les vents du changement : Les nouveaux sièges d'arbitrage préférés
L'une des évolutions les plus notables, selon les conclusions du rapport, est le changement dans le classement des sièges d'arbitrage les plus populaires. Alors que Londres et Singapour se partagent la première place du classement des sièges d'arbitrage les plus populaires, Hong Kong arrive en deuxième position.
Le rapport note que les gains de pourcentage importants réalisés par Singapour et Hong Kong ont affecté la popularité de Londres, Paris et Genève. En fait, pour la première fois dans l'histoire de l'enquête, Paris a été dépassée par les deux places non européennes. Si Genève a conservé sa place de numéro quatre, on constate une baisse notable du pourcentage de répondants à l'enquête qui choisissent Genève comme siège d'arbitrage préféré, ce qui entraîne une chute de 26% en 2018 à 13% en 2021.2 Stockholm est passée à la neuvième place alors qu'elle occupait la septième place dans l'édition 2018 de l'enquête. Pékin et Shanghai sont les nouveaux ajouts à la liste, se classant respectivement à la septième et huitième place. Autre nouveauté de la liste, Dubaï est le dixième siège d'arbitrage le plus populaire.
Il convient de mentionner que d'autres sièges populaires tels que Vienne, Zurich, Washington DC, Miami, etc. ont été élus comme forum préféré pour mener des arbitrages par 4% contre 2% des répondants à l'enquête.
Tendance similaire dans les institutions préférées
Le rapport souligne que des tendances similaires peuvent être observées en ce qui concerne les institutions arbitrales préférées des répondants. Si la CCI se classe au premier rang, elle est suivie par la SIAC en deuxième position et la HKIAC en troisième position. Contrairement à ce qui s'est passé en 2018, la LCIA est désormais classée en quatrième position devant la CIETAC, nouvellement ajoutée à la liste. Cependant, au niveau régional, les institutions arbitrales les plus populaires pour les parties européennes restent la CCI, la LCIA et la SIAC.
La diversité des genres dans l'arbitrage
La majorité des répondants à l'enquête ont reconnu que des progrès importants ont été réalisés dans le domaine de la diversité des genres dans l'arbitrage international. Malgré les efforts soutenus et les progrès considérables réalisés en termes d'inclusion des femmes, la diversité est une question multidimensionnelle et intersectionnelle et il est nécessaire d'apporter des améliorations pour remédier à la sous-représentation des femmes en tant qu'arbitres ou membres de tribunaux arbitraux. Au-delà du genre, l'enquête soulève également des préoccupations concernant les obstacles éthiques. À cette fin, le rapport attribue un rôle important aux autorités de nomination et aux institutions d'arbitrage dans l'adoption de politiques et de cadres explicites pour suggérer et nommer des candidats arbitres prometteurs, qualifiés et capables d'élargir le pool d'arbitres et de remédier à l'absence de diversité culturelle parmi les arbitres.
L'évolution des priorités des utilisateurs de l'arbitrage
Le rapport d'enquête est le reflet de l'évolution du monde de l'arbitrage international. Des questions telles que les audiences virtuelles, la dépendance accrue à l'égard de la technologie ainsi que les préoccupations croissantes en matière de cybersécurité figurent pour la première fois parmi les intérêts et les préoccupations les plus pertinents des utilisateurs.
Une fois que la pandémie aura reculé, les répondants ont exprimé leur préférence pour les audiences hybrides, c'est-à-dire un mélange de formats en personne et virtuels pour presque tous les types d'interactions, y compris les réunions et les conférences. Si le format virtuel est largement considéré comme une alternative populaire pour les audiences de procédure, les répondants considèrent que les procédures en personne sont la norme, en particulier pour les audiences de fond.
Conclusion
L'enquête remplit deux fonctions importantes. Tout en reflétant l'état actuel de l'arbitrage international, elle permet également aux décideurs politiques de réévaluer les stratégies législatives. L'enquête reflète un changement, notamment en ce qui concerne le lieu, la méthode et la procédure préférés pour résoudre les litiges transfrontaliers. Ceci, à son tour, montre les besoins changeants auxquels les parties, les tribunaux et les arbitres sont confrontés à la lumière de l'évolution rapide des conditions socio-économiques et des circonstances.
En effet, l'enquête est un recueil complet de données qui non seulement donne un aperçu du présent mais permet aussi aux utilisateurs de prévoir les demandes de l'avenir.
Notes de bas de page
1 2021 Enquête sur l'arbitrage international : Adapter l'arbitrage à un monde en mutation http://www.arbitration.qmul.ac.uk/research/2021-international-arbitration-survey/
2 Enquête 2018 sur l'arbitrage international : L'évolution de l'arbitrage international http://www.arbitration.qmul.ac.uk/research/2018/
Le contenu de cet article est destiné à fournir un guide général sur le sujet. Il convient de demander l'avis d'un spécialiste sur votre situation particulière.