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Business Crime 2021

Auteur : Michael Ibesich

1 Application du droit pénal général

1.1 Quelles sont les autorités qui peuvent poursuivre les délits d'affaires, et existe-t-il différentes autorités d'exécution aux niveaux national et régional ?

Les infractions liées à la criminalité des affaires sont principalement régies par le droit pénal et poursuivies par le ministère public autrichien (Staatsanwaltschaft, StA) ou par le ministère public plus spécialisé chargé de l'application des infractions liées aux affaires et à la corruption (Zentrale Staatsanwaltschaft zur Verfolgung von Wirtschaftsstrafsachen und Korruption, WKStA).

Toutefois, d'autres autorités peuvent être chargées de poursuivre les infractions liées à la criminalité des affaires, comme les autorités pénales financières, pour certaines infractions financières.

Le code pénal autrichien (Strafgesetzbuch, StGB) distingue les infractions poursuivies d'office (Offizialdelikte) et les infractions pour lesquelles la victime doit autoriser les poursuites (Ermächtigungsdelikte) ou pour lesquelles la victime doit porter plainte elle-même (Privatanklagedelikte). Toutefois, la plupart des infractions sont poursuivies d'office.

1.2 S'il existe plus d'un ensemble d'organismes d'exécution, comment sont prises les décisions concernant l'organisme qui mènera l'enquête et engagera des poursuites ?

Un bureau du procureur est établi à chaque emplacement d'un tribunal régional compétent pour les affaires pénales. Ces bureaux du procureur sont responsables des enquêtes et des poursuites dans la juridiction de ce tribunal et dans les tribunaux de district subordonnés au tribunal régional, où ils peuvent être représentés par des procureurs de district. La plupart de ces procureurs de district ne sont pas des avocats formés mais des fonctionnaires spécialement formés. Les procureurs de district ne s'occupent que des crimes passibles de faibles peines.

Il y a une dizaine d'années, un ministère public spécifiquement chargé de la corruption et de la criminalité en col blanc a été créé : le ministère public chargé de la répression des délits économiques et de la corruption (WKStA). Il est notamment chargé des infractions graves liées à la fonction publique et à la corruption ainsi que des infractions pénales et financières en col blanc dont le préjudice dépasse 5 millions d'euros.

Le procureur de la République est chargé d'engager des poursuites pénales, ainsi que d'enquêter, d'inculper ou de suspendre les procédures d'enquête. Les procureurs sont assistés dans leurs enquêtes par la police criminelle. L'autorisation judiciaire est requise pour certaines mesures d'investigation.

1.3 Existe-t-il une application civile ou administrative des lois contre les délits d'affaires ? Si oui, quelles agences appliquent les lois au civil et quels crimes combattent-elles ?

Une victime peut se joindre à la procédure pénale en tant que partie privée et/ou se constituer partie civile. Après avoir gagné un procès civil, le montant accordé peut être exécuté sur le défendeur.

Dans le cadre d'une procédure pénale, le ministère public peut ordonner des saisies ou geler des comptes. Les victimes d'infractions ont le droit de consulter les dossiers et peuvent utiliser ces informations.

Le droit autrichien prévoit la possibilité de demander des injonctions temporaires pour garantir les créances.

Il existe plusieurs agences administratives qui peuvent imposer des sanctions administratives en fonction du secteur dans lequel l'infraction a lieu.

1.4 Y a-t-il eu des affaires majeures de criminalité d'affaires dans votre juridiction au cours de l'année écoulée ?

L'affaire de criminalité d'affaires la plus remarquable de ces dernières années en Autriche est le "scandale BUWOG". Après trois ans de procès, en décembre 2020, un ancien ministre autrichien des Finances - en tant que l'un des nombreux accusés - a été condamné à huit ans de prison (appel en cours). L'objet de la procédure était, entre autres, l'accusation de corruption en relation avec des paiements de millions d'euros liés à la privatisation de logements fédéraux.

2 Organisation des tribunaux

2.1 Comment sont structurés les tribunaux pénaux dans votre juridiction ? Existe-t-il des tribunaux pénaux spécialisés pour des crimes particuliers ?

En première instance, un tribunal de district (Bezirksgericht) ou un tribunal régional (Landesgericht) rend un jugement. Les tribunaux de district sont compétents pour statuer sur toutes les infractions pénales pour lesquelles une simple amende ou une peine d'emprisonnement n'excédant pas un an est menacée. Les tribunaux régionaux sont compétents pour statuer sur tous les délits et crimes pour lesquels une peine d'emprisonnement de plus d'un an est prévue, ainsi que - indépendamment de la menace de peine - sur certaines infractions spécifiées dans la loi (par exemple, la menace dangereuse).

Alors que les affaires portées devant les tribunaux de district sont toujours jugées par un juge unique, la composition des tribunaux régionaux varie. Les infractions pénales punies d'une peine d'emprisonnement à vie ou d'une peine minimale menaçante de plus de cinq ans et, en outre, d'une peine maximale de plus de dix ans, ainsi que d'autres infractions spéciales mentionnées dans la loi (par exemple, les crimes politiques), sont jugées par un collège composé de trois juges professionnels et de huit jurés (Geschworenengericht). Les infractions pénales punies d'une peine minimale supérieure à cinq ans qui ne relèvent pas de la compétence du Geschworenengericht, ainsi que les infractions mentionnées dans la loi (par exemple, le détournement de fonds, la fraude grave - si un certain montant de dommages a été dépassé ou s'il y avait une intention de le dépasser), sont jugées devant un panel composé d'un ou deux juges et de deux jurés non professionnels (Schöffengericht). Les autres infractions pénales sont jugées par un juge unique.

Il n'existe pas de tribunaux pénaux spécialisés pour des crimes particuliers.

En deuxième instance, les tribunaux régionaux supérieurs (Oberlandesgerichte) et/ou la Cour suprême (Oberster Gerichtshof) sont compétents, selon la juridiction compétente en première instance et la nature du recours.

2.2 Existe-t-il un droit à un jury dans les procès pour délits d'affaires ?

En droit autrichien, il n'existe pas de droit fondamental de l'accusé à un procès avec jury. Comme mentionné ci-dessus, en fonction de la menace de sanction ou de l'infraction reprochée, un procès devant un jury (Geschworenengericht ou Schöffengericht) peut être obligatoire ou non.

3 Statuts et délits particuliers

3.1 Veuillez décrire les lois qui sont couramment utilisées dans votre juridiction pour poursuivre les crimes commerciaux, y compris les éléments des crimes et l'état mental requis de l'accusé :

Fraude en matière de valeurs mobilières

Selon le droit pénal autrichien, une personne commet une fraude si, en trompant quelqu'un sur des faits, elle amène cette personne à faire, tolérer ou s'abstenir de faire quelque chose qui porte atteinte à cette personne ou au bien d'autrui, dans l'intention de s'enrichir illégalement ou d'enrichir un tiers grâce au comportement de la personne trompée.
Dans tous les cas, il convient de mentionner la loi autrichienne sur la bourse 2018 (Börsegesetz 2018, BörseG 2018) dans le cadre de la fraude aux valeurs mobilières. Cette loi régit le délit administratif d'utilisation abusive d'informations privilégiées et de manipulation du marché, ainsi que la manipulation du marché sanctionnée par un tribunal.

Fraude comptable

Alors que pendant longtemps en Autriche, les infractions de fraude comptable étaient dispersées dans plusieurs lois (par exemple, la loi sur les sociétés par actions, la loi sur les sociétés à responsabilité limitée), les infractions de fraude comptable ont été incluses dans le Code pénal en 2016.

Les décideurs et les représentants autorisés sont passibles de poursuites, par exemple, s'ils dénaturent le patrimoine, la situation financière ou les résultats d'exploitation d'une société en fournissant des informations fausses ou incomplètes - par exemple dans les comptes annuels ou lors de l'assemblée générale annuelle, si cela est susceptible de causer un préjudice important (à la société, aux actionnaires, aux créanciers, etc.).

Délit d'initié

L'utilisation abusive d'informations privilégiées est à la fois une infraction pénale administrative et une infraction pénale. Les dispositions pertinentes se trouvent dans la loi autrichienne sur la bourse de 2018 (BörseG 2018). L'exploitation d'une information privilégiée pour soi-même ou pour un tiers constitue une infraction pénale. Cela peut se faire en achetant et en vendant des titres, en modifiant ou en annulant des ordres de négociation, ou en recommandant des titres ou en transmettant l'information à des tiers.

Détournement de fonds

Le droit pénal autrichien distingue deux types de détournement de fonds ("Untreue" et "Veruntreuung").

"L'abus de confiance est commis lorsqu'une personne abuse sciemment de son pouvoir de disposer/obliger une autre personne à disposer du bien d'autrui et endommage ainsi le bien de l'autre. Une personne abuse de son autorité si elle viole de manière déraisonnable les règles qui servent à protéger les biens de l'ayant droit économique.

"Veruntreuung" est commis lorsque quelqu'un s'approprie une chose qui lui a été confiée ou qui a été confiée à un tiers dans l'intention de s'enrichir illégalement ou d'enrichir le tiers par ce biais.

Corruption d'agents publics

L'infraction pénale de corruption d'agents publics est réglementée de manière exhaustive. En principe, les deux parties sont passibles de poursuites, à savoir l'agent public qui exige un avantage et celui qui promet un avantage à un agent public.

Un agent public est passible de poursuites s'il exige, accepte ou se laisse promettre un avantage pour avoir accompli ou omis d'accomplir un acte officiel en violation de son devoir, ou pour avoir accompli ou omis d'accomplir un acte officiel pour lui-même ou un tiers en violation de son devoir.

L'agent public est également passible de poursuites s'il exige un avantage pour lui-même ou pour un tiers ou s'il accepte ou se laisse promettre un avantage indu dans l'intention de se laisser influencer dans son activité d'agent public.

Comme déjà mentionné, la personne qui offre, promet ou accorde un avantage à l'agent public ou à un tiers est également passible de poursuites.

Anti-concurrence criminelle

Le code pénal autrichien interdit les accords restreignant la concurrence dans les procédures de passation de marchés publics. Toute personne qui soumet une demande de participation à une procédure de passation de marché, soumet une offre ou mène des négociations sur la base d'un accord illégal visant à inciter le pouvoir adjudicateur à accepter une offre particulière est passible de poursuites. Une sanction pour fraude semble également possible dans de tels cas.
Les accords sur les prix entre soumissionnaires dans le cadre d'appels d'offres privés peuvent constituer une fraude.

La loi fédérale autrichienne contre les cartels et autres restrictions à la concurrence (Kartellgesetz 2005, KartG 2005) interdit, entre autres, l'abus d'une position dominante sur le marché. Un tel abus peut notamment consister à exiger des prix d'achat ou de vente ou d'autres conditions commerciales qui s'écartent de ceux qui seraient très probablement pratiqués en cas de concurrence effective, compte tenu notamment du comportement des entrepreneurs sur des marchés comparables où la concurrence est effective.

Ententes et autres infractions en matière de concurrence

La loi autrichienne sur les cartels précitée interdit, entre autres, tous les accords entre entreprises, les décisions d'associations d'entreprises et les pratiques concertées qui ont pour objet ou pour effet d'empêcher, de restreindre ou de fausser la concurrence (cartels).

La loi fédérale contre la concurrence déloyale (Gesetz gegen den unlauteren Wettbewerb, UWG) interdit, par exemple, les pratiques commerciales agressives ou trompeuses afin de protéger les entrepreneurs et les consommateurs. En cas de violation, des sanctions sont possibles en plus des actions en injonction et en dommages et intérêts.

Délits fiscaux

La loi autrichienne sur les délits financiers (Finanzstrafgesetz - FinStrG) régit un large éventail d'infractions financières. Certaines infractions relèvent de la compétence des tribunaux, d'autres de celle des autorités fiscales.

Les infractions comprennent l'évasion fiscale, la contrebande, la fraude fiscale et la fraude transfrontalière à la TVA.

Fraude en matière de marchés publics

Il est fait référence aux remarques précédentes.

Des infractions pénales distinctes ont été créées en ce qui concerne la fraude aux dépenses portant atteinte aux intérêts financiers de l'Union européenne et le détournement de fonds et de biens portant atteinte aux intérêts financiers de l'Union européenne.

Crimes environnementaux

Le code pénal autrichien réglemente de nombreuses infractions pénales contre l'environnement. Celles-ci comprennent, par exemple, les dommages environnementaux intentionnels et par négligence.

Financement des campagnes électorales et droit électoral

La réglementation à cet égard se trouve dans la loi fédérale sur le financement des partis politiques de 2012 (Parteiengesetz 2012 - PartG).

Elle stipule, par exemple, que chaque parti politique doit rendre compte publiquement chaque année de la nature de ses recettes et de ses dépenses dans un rapport de responsabilité. La Cour des comptes examine ces rapports. Les dons et autres avantages accordés aux partis sont également réglementés. Il existe des limites et des exigences en matière de rapports.

Manipulation du marché dans le cadre de la vente de produits dérivés

La loi autrichienne sur la bourse (Börsegesetz 2018, BörseG 2018) incrimine la manipulation du marché et fait référence à la législation européenne pertinente (règlement sur les abus de marché (MAR), directive sur les marchés d'instruments financiers (MiFID)). Certaines des infractions sont des violations administratives qui sont poursuivies par l'Autorité des marchés financiers, tandis que d'autres sont punissables par les tribunaux.

Blanchiment d'argent ou fraude électronique

L'infraction pénale de blanchiment d'argent a gagné en importance ces dernières années, notamment en raison de la législation européenne.

La disposition pénale couvre le blanchiment d'argent sur la base de deux facteurs de rattachement différents. D'une part, il y a les avoirs qui proviennent d'une infraction principale spécifique, et d'autre part - sans qu'une infraction principale spécifique soit pertinente - les avoirs qui appartiennent à une organisation terroriste.

Des obligations étendues de vérification et de déclaration ont été introduites dans de nombreux domaines pour lutter contre le blanchiment d'argent. Cela s'applique, par exemple, aux établissements de crédit et financiers, aux compagnies d'assurance, ainsi qu'aux avocats et aux notaires, qui doivent vérifier soigneusement toutes les transactions dans lesquelles ils effectuent des opérations financières ou immobilières au nom et pour le compte de leur client, etc.

Droit de la cybersécurité et de la protection des données

Le code pénal autrichien reconnaît plusieurs infractions liées à la cybercriminalité.

Les infractions pénales comprennent l'accès illégal à un système informatique, la violation du secret des télécommunications, l'interception abusive de données, la détérioration de données, la perturbation du fonctionnement d'un système informatique, l'utilisation abusive de programmes informatiques ou de données d'accès, etc. En plus de ces infractions spécifiques, des infractions générales telles que la fraude peuvent également être applicables.

La loi autrichienne sur la protection des données (Datenschutzgesetz, DSG) contient un droit fondamental à la protection des données. Outre la loi autrichienne sur la protection des données, le règlement général européen sur la protection des données (RGPD) est directement applicable en Autriche.

Sanctions commerciales et violations du contrôle des exportations

La loi autrichienne de 2011 sur le commerce extérieur et les paiements (Außenwirtschaftsgesetz 2011, AußWG 2011) a mis en œuvre les principales exigences du droit européen et contient des dispositions sur le contrôle des exportations, le contrôle de la circulation des biens de défense au sein de l'Union européenne et le contrôle du rachat d'entreprises autrichiennes par des personnes ou des entreprises de pays tiers (hors UE, EEE et Suisse).

En cas de violation, la loi prévoit des conséquences relevant du droit pénal administratif ainsi que des infractions punissables par les tribunaux.

3.2 Y a-t-il une responsabilité pour les crimes inchoatifs dans votre juridiction ? Une personne peut-elle être responsable de la tentative de commettre un crime, que cette tentative soit ou non menée à terme ?

En droit autrichien, la tentative de commettre une infraction est généralement punissable.

4 Responsabilité pénale des entreprises

4.1 L'entité est-elle responsable des infractions pénales ? Dans l'affirmative, dans quelles circonstances la conduite d'un employé sera-t-elle imputée à l'entité ?

La loi autrichienne sur la responsabilité pénale des entreprises (Verbandsverantwortlichkeitsgesetz, VbVG) régit la responsabilité d'une association (par exemple, les sociétés anonymes, les sociétés à responsabilité limitée, etc.) pour les infractions pénales commises par ses décideurs et ses employés, lorsqu'il y a eu des violations des obligations concernant l'association. Le facteur décisif est que l'infraction pénale d'un décideur ou d'un employé puisse être attribuée à l'association. L'infraction pénale doit soit avoir été commise au profit de l'association, soit avoir violé des obligations qui affectent l'association.

Si les infractions pénales commises par des décideurs peuvent être immédiatement imputées à l'association, des critères supplémentaires doivent être remplis pour les infractions pénales commises par des employés. Ce qu'on appelle la culpabilité organisationnelle de l'association est requise, c'est-à-dire que l'infraction pénale doit avoir été rendue possible ou substantiellement facilitée par la négligence d'un décideur, par exemple si des mesures techniques, organisationnelles ou personnelles raisonnables et nécessaires pour empêcher de telles infractions pénales ont été prises. Une infraction pénale est imputable à l'association si un employé a agi de manière illicite ; une faute de la part de l'employé n'est pas requise.

4.2 Y a-t-il une responsabilité personnelle pour les gestionnaires, les dirigeants et les administrateurs si l'entité devient responsable d'un crime ? Dans quelles circonstances ?

Indépendamment de la responsabilité pénale de l'association, les décideurs et les employés qui ont commis l'infraction sont également responsables pénalement en même temps. Ainsi, la sanction simultanée des personnes morales et des personnes physiques est possible.

4.3 Lorsqu'il y a responsabilité d'une entité et responsabilité personnelle, les autorités ont-elles une politique ou une préférence quant au moment où il faut poursuivre une entité, quand il faut poursuivre un individu, ou les deux ?

Les autorités mènent des procédures contre l'association et les personnes physiques simultanément. Cependant, l'expérience montre que les autorités se concentrent souvent davantage sur les personnes physiques et ont tendance à traiter la procédure contre l'association comme accessoire.

4.4 Dans un contexte de fusion ou d'acquisition, la responsabilité du successeur peut-elle s'appliquer à l'entité successeur ? Quand la responsabilité du successeur s'applique-t-elle ?

La loi autrichienne sur la responsabilité pénale des entreprises contient une clause de succession juridique. Elle prévoit qu'en cas de succession juridique, les conséquences juridiques prévues par cette loi s'appliquent au successeur juridique. S'il y a plus d'un successeur légal, une amende infligée au prédécesseur légal peut être appliquée à tout successeur légal.

5 Statuts de prescription

5.1 Comment sont calculés les délais d'exécution et de prescription, et quand un délai de prescription commence-t-il à courir ?

Alors qu'en droit civil autrichien, la plupart des demandes sont soumises à un délai de prescription de trois ans (à partir du moment où le dommage et la personne de l'auteur du dommage ont été connus de la partie lésée ; si le dommage et la personne de l'auteur du dommage n'ont pas été connus de la partie lésée, le délai de prescription est de 30 ans), le délai de prescription est de 30 ans si le dommage résulte d'une ou plusieurs infractions punies par la loi, ne pouvant être commises qu'intentionnellement et passibles de plus d'un an d'emprisonnement (le délai de prescription commence à courir à partir du moment du fait dommageable).

5.2 Les crimes commis en dehors de la période de prescription peuvent-ils être poursuivis s'ils font partie d'un schéma ou d'une pratique, ou d'une conspiration en cours ?

Le délai de prescription ne commence pas à courir pour les infractions qui sont en cours. Dans ces cas, le délai de prescription ne commence à courir que lorsque la dernière infraction pénale est terminée.

5.3 Le délai de prescription peut-il être prorogé ? Si oui, comment ?

Le délai de prescription ne comprend pas, par exemple, une période pendant laquelle les poursuites ne peuvent être engagées ou poursuivies en vertu d'une disposition légale (par exemple, en cas d'immunité diplomatique). Le temps entre le premier interrogatoire de l'accusé et la clôture définitive de la procédure n'est pas non plus inclus dans le délai de prescription.

6 Ouverture d'enquêtes

6.1 Les organismes d'application de la loi ont-ils compétence pour faire respecter leur autorité en dehors du territoire de votre juridiction pour certains crimes commerciaux ? Dans l'affirmative, quelles lois peuvent être appliquées de manière extraterritoriale et quels sont les fondements juridictionnels qui permettent une telle application ? A quelle fréquence les organismes d'application de la loi s'appuient-ils sur la compétence extraterritoriale pour poursuivre les délits commerciaux ?

Les lois pénales autrichiennes s'appliquent à certaines infractions énumérées dans la loi qui ont été commises à l'étranger, indépendamment des lois pénales du lieu où l'infraction a été commise. Pour les actes autres que ceux expressément désignés dans la loi qui ont été commis à l'étranger, les lois pénales autrichiennes s'appliquent sous certaines conditions, à condition que les actes soient également punissables en vertu des lois du lieu où ils ont été commis.

Les services répressifs autrichiens coopèrent régulièrement avec les services répressifs étrangers dans le cadre des réglementations nationales et internationales.

6.2 Comment les enquêtes sont-elles lancées ? Existe-t-il des règles ou des directives régissant l'ouverture d'une enquête par le gouvernement ? Si oui, veuillez les décrire.

La plupart des infractions pénales sont des infractions officielles. Pour ces infractions, le ministère public doit agir dès qu'il a connaissance de l'affaire. Dans quelques cas, la victime de l'infraction doit autoriser le ministère public à engager des poursuites ou, dans certains cas, déposer elle-même une plainte pénale.

6.3 Les autorités pénales de votre juridiction disposent-elles de mécanismes formels et/ou informels pour coopérer avec les autorités étrangères chargées de l'application des lois ? Coopèrent-elles avec les autorités répressives étrangères ?

Les autorités autrichiennes peuvent demander l'assistance juridique d'autorités étrangères et le font régulièrement.

7 Procédures de collecte d'informations auprès d'une entreprise

7.1 Quels sont les pouvoirs dont dispose généralement le gouvernement pour recueillir des informations lors d'une enquête sur des délits d'affaires ?

Les autorités répressives autrichiennes disposent de nombreux pouvoirs pour recueillir des preuves. Les témoins peuvent être interrogés, les maisons fouillées, les documents saisis ou les conversations interceptées. Pour certaines mesures, toutefois, le ministère public doit obtenir l'approbation du tribunal.

Collecte de documents :

7.2 Dans quelles circonstances le gouvernement peut-il exiger qu'une entreprise faisant l'objet d'une enquête produise des documents au gouvernement, et dans quelles circonstances le gouvernement peut-il faire une descente dans une entreprise faisant l'objet d'une enquête et saisir des documents ?

La fouille de lieux et d'objets (ainsi que de personnes) est autorisée si l'on peut supposer, sur la base de certains faits, qu'une personne soupçonnée d'avoir commis une infraction pénale s'y cache ou qu'il existe des preuves qui doivent être sécurisées ou évaluées.

7.3 Existe-t-il des protections contre la production ou la saisie que l'entreprise peut faire valoir pour tout type de documents ? Par exemple, votre juridiction reconnaît-elle des privilèges protégeant les documents préparés par les avocats internes ou externes, ou les communications de l'entreprise avec les avocats internes ou externes ?

Le code de procédure pénale autrichien (Strafprozessordnung, StPO) prévoit que les documents et informations en possession de l'accusé et préparés par lui ou son avocat aux fins de sa défense ne peuvent être saisis.

7.4 Existe-t-il dans votre juridiction des lois sur le travail ou la vie privée (comme le Règlement général sur la protection des données dans l'Union européenne) qui peuvent avoir un impact sur la collecte, le traitement ou le transfert des données personnelles des employés, même si elles se trouvent dans les fichiers de l'entreprise ? Votre juridiction dispose-t-elle de lois de blocage ou d'autres lois nationales susceptibles d'entraver la divulgation transfrontalière ?

L'Autriche est soumise aux règles du règlement général sur la protection des données.

7.5 Dans quelles circonstances le gouvernement peut-il exiger qu'un employé d'une entreprise lui remette des documents, ou faire une descente au domicile ou au bureau d'un employé et saisir des documents ?

Les conditions dans lesquelles le gouvernement peut exiger des documents d'un employé sont les mêmes que lorsque des documents sont exigés de l'entreprise.

7.6 Dans quelles circonstances le gouvernement peut-il exiger qu'une tierce personne ou entité lui produise des documents, ou faire une descente au domicile ou au bureau d'une tierce personne ou entité et saisir des documents ?

Si les conditions légales, par exemple pour une perquisition à domicile, sont remplies, une telle perquisition est également autorisée dans ce cas.

Questionnement des individus :

7.7 Dans quelles circonstances le gouvernement peut-il exiger qu'un employé, un dirigeant ou un administrateur d'une entreprise faisant l'objet d'une enquête se soumette à un interrogatoire ? Dans quel forum l'interrogatoire peut-il avoir lieu ?

Il faut distinguer si la personne doit être interrogée en tant qu'accusé ou en tant que témoin.

Un accusé est une personne qui, sur la base de certains faits, est spécifiquement soupçonnée d'avoir commis une infraction pénale, et afin d'éclaircir ce soupçon, des preuves sont recueillies, ou des mesures d'investigation sont ordonnées ou exécutées.

L'accusé ne peut être contraint de s'incriminer. Il est libre de témoigner ou de refuser de témoigner, et a le droit d'être assisté d'un avocat à tout moment de la procédure.

Les témoins sont des personnes autres que l'accusé qui auraient pu percevoir directement ou indirectement des faits essentiels à l'élucidation de l'infraction pénale ou se rapportant d'une autre manière à l'objet de la procédure et qui doivent en témoigner au cours de la procédure. Les témoins sont tenus de témoigner de manière correcte et complète. Dans certains cas, les témoins ont le droit de refuser de témoigner ou de ne pas être interrogés en tant que témoins. Les témoins ont le droit d'être accompagnés d'une personne de confiance pendant l'interrogatoire.

7.8 Dans quelles circonstances le gouvernement peut-il exiger qu'une tierce personne se soumette à un interrogatoire ? Dans quel forum l'interrogatoire peut-il avoir lieu ?

En grande partie dans les mêmes conditions et prérequis que ceux qui viennent d'être décrits.

7.9 Quelles protections une personne peut-elle faire valoir lorsqu'elle est interrogée par le gouvernement ? A-t-on le droit d'être représenté par un avocat pendant l'interrogatoire ? Existe-t-il un droit ou un privilège contre l'auto-incrimination qui peut être revendiqué ? S'il existe un droit de faire valoir le privilège contre l'auto-incrimination, l'affirmation de ce droit peut-elle entraîner une inférence de culpabilité au procès ?

Voir la réponse à la question 7.7 ci-dessus.

Le principe de la libre appréciation des preuves s'applique à la procédure pénale autrichienne. En principe, il est permis d'évaluer le silence de l'accusé. Conformément à l'art. 6 de la Convention européenne des droits de l'homme, la question de savoir si et comment le silence de l'accusé est évalué dépend fortement de chaque cas individuel. La condition préalable sera probablement que les preuves contre l'accusé donnent lieu à un soupçon si sérieux que, selon le bon sens, la seule conclusion qui peut être tirée du silence de l'accusé est que celui-ci n'a pas de réponse aux preuves contre lui (suite à une décision de la Cour européenne des droits de l'homme).

8 Engagement de poursuites / Poursuites différées / Dispositions civiles

8.1 Comment les affaires pénales sont-elles initiées ?

La police judiciaire et le ministère public sont tenus d'enquêter d'office sur tout soupçon initial d'infraction pénale qui leur est signalé et qui n'est pas simplement poursuivi à la demande d'une personne habilitée à le faire. Dans la pratique, les infractions pénales sont souvent signalées activement à la police ou au parquet, et les autorités commencent alors leur enquête.

8.2 Quelles règles ou directives régissent la décision du gouvernement d'accuser une entité ou un individu d'un crime ?

En Autriche, la loi autrichienne sur la responsabilité pénale des entreprises régit la responsabilité d'une association pour les infractions pénales commises par ses décideurs et ses employés.

Voir en détail la réponse à la question 4.1 ci-dessus.

8.3 Un défendeur et le gouvernement peuvent-ils convenir de résoudre une enquête criminelle par le biais d'une déjudiciarisation avant le procès ou d'un accord de report des poursuites ? Dans l'affirmative, veuillez décrire toute règle ou directive régissant la possibilité de conclure des accords de déjudiciarisation ou de report des poursuites pour régler les enquêtes criminelles.

Si les conditions sont remplies, la "déjudiciarisation" est possible.

Les conditions préalables sont que les faits de l'affaire aient été suffisamment éclaircis, que l'infraction ne soit pas passible de plus de cinq ans d'emprisonnement, que la culpabilité du défendeur ne soit pas considérée comme grave et que l'infraction n'ait pas entraîné la mort d'un être humain, à moins qu'un proche du défendeur n'ait été tué par négligence et que la punition n'apparaisse pas nécessaire au vu du stress psychologique grave que cela a causé au défendeur. En outre, la punition du défendeur ne doit pas être nécessaire pour le dissuader de commettre des crimes ou pour contrecarrer la commission de crimes par d'autres personnes. Au lieu de la punition, le ministère public (ou plus tard le tribunal) impose une mesure de déjudiciarisation, à laquelle le défendeur doit consentir. Les mesures de déjudiciarisation disponibles sont : le paiement d'une somme d'argent ; l'exécution d'un travail d'intérêt général ; l'imposition d'une période de probation, combinée à une mise à l'épreuve et à l'exécution de conditions ; et la résolution de l'infraction.
La déjudiciarisation pour le délit d'abus de pouvoir officiel est limitée par la loi, et la déjudiciarisation pour les délits sexuels passibles de plus de trois ans d'emprisonnement est exclue par la loi.

8.4 Si des accords de poursuite différée ou de non-poursuite sont disponibles pour mettre fin à des enquêtes criminelles dans votre juridiction, certains aspects de ces accords doivent-ils être approuvés par les tribunaux ? Dans l'affirmative, veuillez décrire les facteurs que les tribunaux prennent en compte lors de l'examen des accords de poursuite différée ou de non-poursuite.

La seule option possible est la "déjudiciarisation" telle que décrite à la question 8.3 ci-dessus. Dans les procédures préliminaires, le pouvoir de décision appartient au ministère public ; dans les procédures principales, il appartient au tribunal.

8.5 En plus, ou à la place, d'un règlement pénal d'une enquête, un défendeur peut-il faire l'objet de pénalités ou de recours civils ? Dans l'affirmative, veuillez décrire les circonstances dans lesquelles des pénalités ou des réparations civiles peuvent s'appliquer.

En plus de la procédure pénale, une procédure civile peut également être engagée. La victime d'une infraction peut joindre à la procédure pénale ses prétentions à l'encontre du prévenu et/ou les faire valoir également au civil.

9 Charge de la preuve

9.1 Pour chaque élément des délits commerciaux identifiés ci-dessus dans la section 3, quelle partie a la charge de la preuve ? Quelle partie a la charge de la preuve en ce qui concerne les défenses affirmatives ?

L'accusation a la charge de la preuve.

9.2 Quel est le niveau de preuve que la partie qui a la charge doit satisfaire ?

La norme de preuve généralement requise est la preuve au-delà de tout doute raisonnable.

9.3 Dans un procès pénal, qui est l'arbitre des faits ? Qui détermine si la partie a satisfait à son fardeau de preuve ?
Le tribunal décide selon sa libre conviction sur la base des preuves présentées.

10 Conspiration / Aide et complicité

10.1 La responsabilité d'une personne qui conspire avec une autre ou l'aide à commettre un crime commercial peut-elle être engagée ? Dans l'affirmative, quelle est la nature de cette responsabilité et quels sont les éléments de l'infraction ?

Non seulement l'auteur direct commet l'acte punissable, mais aussi la personne qui a désigné une autre personne pour l'accomplir ou qui contribue d'une autre manière à son accomplissement. Un délinquant désignateur est celui qui fait commettre une infraction pénale à un autre. L'auteur contributeur est celui qui, autrement - c'est-à-dire autrement qu'en désignant une autre personne - contribue à l'exécution d'une infraction pénale.

Si plusieurs personnes ont participé à l'acte, chacune d'entre elles est punie en fonction de sa faute.

11 Défenses communes

11.1 Le fait que le défendeur n'avait pas l'intention requise pour commettre le crime constitue-t-il une défense à une accusation criminelle ? Si oui, qui a le fardeau de la preuve en ce qui concerne l'intention ?

Une personne agit intentionnellement si elle a l'intention de commettre un acte qui correspond à un crime légal ; pour cela il suffit que l'auteur croit sérieusement que cette réalisation est possible et l'accepte (dolus eventualis). Cette forme d'intention est suffisante dans la plupart des cas.

Pour certaines infractions, le délinquant doit agir intentionnellement (dolus directus) ou en connaissance de cause.

L'auteur agit intentionnellement (dolus directus) s'il est préoccupé par la réalisation de la circonstance ou du résultat pour lequel la loi présuppose une action intentionnelle.

Le délinquant agit en connaissance de cause si non seulement il considère que la circonstance ou le résultat dont la loi présuppose la connaissance est possible, mais aussi que son existence ou sa survenance est certaine.

Certaines infractions pénales nécessitent une négligence pour que la responsabilité pénale soit engagée.

Une personne agit par négligence si elle ne tient pas compte de la prudence qui lui incombe dans les circonstances et qui est possible et raisonnable pour elle dans sa situation mentale et physique, et ne reconnaît donc pas qu'elle peut provoquer une situation qui correspond à une infraction légale. Une personne est également négligente si elle considère qu'il est possible qu'elle provoque un tel état mais n'a pas l'intention de le faire.

Une personne commet une négligence grave si elle agit d'une manière exceptionnellement et manifestement négligente, de sorte que la survenance d'un état correspondant aux faits juridiques était prévisible comme presque probable.

Si la condition d'intention ou de négligence est remplie, le tribunal décide selon sa libre conviction sur la base des preuves.

11.2 Le fait que le défendeur ignorait la loi, c'est-à-dire qu'il ne savait pas que sa conduite était illégale, constitue-t-il une défense à une accusation criminelle ? Dans l'affirmative, quels sont les éléments de cette défense, et qui a la charge de la preuve en ce qui concerne la connaissance de la loi par le défendeur ?

Si l'auteur présumé ne reconnaît pas l'illégalité de l'acte en raison d'une erreur de droit, il n'agit pas de manière coupable si l'erreur ne peut lui être reprochée.

L'erreur de droit est blâmable si le tort était facilement reconnaissable pour l'auteur comme pour tout le monde ou si l'auteur n'a pas pris connaissance des règlements pertinents alors qu'il aurait été obligé de le faire selon sa profession, son activité ou d'autres circonstances.

Si l'erreur est reprochable et si l'auteur a agi intentionnellement, la peine prévue pour l'acte intentionnel est appliquée et s'il a agi par négligence, la peine prévue pour l'acte de négligence est appliquée.

11.3 Le fait que le défendeur ignorait les faits, c'est-à-dire qu'il ne savait pas qu'il s'était engagé dans une conduite qu'il savait illégale, constitue-t-il un moyen de défense contre une accusation criminelle ? Dans l'affirmative, quels sont les éléments de cette défense, et qui a la charge de la preuve en ce qui concerne la connaissance des faits par le défendeur ?

Si le délinquant ne se rend pas compte qu'il commet une infraction pénale par ses actions, il peut agir sans intention. Il ne peut donc pas être puni au titre d'une infraction intentionnelle. Toutefois, s'il existe un délit de négligence correspondant et que l'auteur de l'infraction a agi par négligence, la responsabilité pour action négligente reste possible.

Là encore, la charge de la preuve incombe au tribunal. Le tribunal doit examiner tous les arguments, en particulier dans ce cas si le délinquant était au courant de tous les faits de l'affaire.

12 Obligations de divulgation volontaire

12.1 Si une personne ou une entité apprend qu'un crime a été commis, doit-elle le signaler au gouvernement ? La personne ou l'entité peut-elle être tenue responsable pour ne pas avoir signalé l'infraction au gouvernement ? La personne ou l'entité peut-elle bénéficier d'une indulgence ou d'un " crédit " pour une divulgation volontaire ?

Il n'existe aucune obligation générale pour les particuliers ou les entreprises de signaler un délit. Cependant, le fait de signaler volontairement un délit, de coopérer avec les autorités, de réparer les dommages, etc. sont autant de facteurs atténuants et peuvent atténuer la menace de sanction.

Le programme de clémence est encore très récent dans le droit pénal autrichien. Il a été introduit pour une période limitée à des fins d'évaluation - selon le statut actuel, il expirera à la fin du 31 décembre 2021. Il n'est pas encore possible d'estimer à quoi ressemblera l'avenir.

13 Dispositions relatives à la coopération / clémence

13.1 Si une personne ou une entité divulgue volontairement une conduite criminelle au gouvernement ou coopère à une enquête criminelle du gouvernement sur la personne ou l'entité, la personne ou l'entité peut-elle demander la clémence ou un "crédit" du gouvernement ? Dans l'affirmative, quelles règles ou lignes directrices régissent la capacité du gouvernement à offrir la clémence ou un "crédit" en échange de divulgations volontaires ou de coopération ?

Comme indiqué à la question 12.1, le programme de clémence est encore nouveau en Autriche et fait actuellement l'objet d'une évaluation.

En général, la clémence est une forme spéciale de "diversion". Le délinquant doit s'adresser volontairement à l'accusation et coopérer avec elle, et il doit faire des aveux pleins de remords. Si toutes les conditions légales d'octroi de la clémence sont remplies, l'accusation doit procéder comme dans le cas de la "diversion". Le témoin principal accepte une mesure (paiement d'une récompense pécuniaire, exécution d'un travail d'intérêt général, période de probation, etc.) et la procédure à son encontre est abandonnée, sous réserve de poursuites ultérieures. ) et la procédure à son encontre est abandonnée, sous réserve de poursuites ultérieures. Si, au cours de la poursuite de la procédure, il s'avère que le témoin principal a violé ses obligations, la procédure à son encontre peut être rouverte. Si la procédure contre le tiers accusé a été conclue avec effet juridique, le ministère public arrête définitivement l'enquête menée contre le témoin principal. Il est nécessaire que le témoin principal ait rempli ses obligations (paiement d'une récompense pécuniaire, exécution d'un travail d'intérêt général, période probatoire, etc.)

13.2 Décrivez l'étendue de la coopération, y compris les mesures qu'une entité prendrait, qui est généralement exigée des entités qui demandent la clémence dans votre juridiction, et décrivez le traitement favorable généralement reçu.

Voir la réponse à la question 13.1 ci-dessus.

14 Négociation de plaidoyer

14.1 Un défendeur peut-il volontairement refuser de contester des accusations criminelles en échange d'une condamnation sur des charges réduites, ou en échange d'une peine convenue ?

La négociation de plaidoyer est interdite en Autriche.

14.2 Veuillez décrire toute règle ou directive régissant la possibilité pour le gouvernement de conclure un accord avec un défendeur. Certains aspects de la négociation de plaidoyer doivent-ils être approuvés par le tribunal ?

La négociation de plaidoyer est interdite en Autriche.

15 éléments d'une phrase d'entreprise

15.1 Après que le tribunal ait déterminé qu'un défendeur est coupable d'un crime, existe-t-il des règles ou des directives régissant l'imposition d'une peine au défendeur par le tribunal ? Veuillez décrire le processus de condamnation.

Une fois que le tribunal est convaincu de la culpabilité de l'accusé, il doit déterminer la peine qu'il juge appropriée. Le droit pénal autrichien prévoit des peines minimales et maximales (tant pour les amendes que pour les peines d'emprisonnement). Le tribunal n'est pas lié par des directives précises lors de la détermination de la peine mais doit tenir compte des circonstances atténuantes et aggravantes. Les circonstances atténuantes sont, par exemple, une confession pleine de remords, la réparation des dommages, ou si le crime n'était qu'une tentative, etc. Les circonstances aggravantes sont, par exemple, le fait que le prévenu ait déjà un casier judiciaire ou le montant des dommages causés. Le tribunal peut également suspendre certaines peines.

15.2 Avant d'imposer une peine à une société, le tribunal doit-il déterminer si la peine satisfait à certains éléments ? Si oui, veuillez décrire ces éléments.

Si une association est responsable d'une infraction, une amende d'association lui est infligée.

L'amende est évaluée en unités de 50 à 10 000 euros en fonction de la situation bénéficiaire de l'association, compte tenu de ses autres performances économiques. Le tribunal met en balance les circonstances aggravantes et atténuantes.

En particulier, l'amende est d'autant plus élevée que le dommage ou la mise en danger dont l'association est responsable est important, que l'association a tiré un avantage important de l'infraction et que le comportement illicite a été toléré ou encouragé par les employés.

En particulier, l'amende sera plus faible si l'association a déjà pris des précautions pour prévenir de tels actes avant que l'acte en question ne se produise ou si elle a incité les employés à adopter un comportement respectueux de la loi ; si l'association n'est responsable que des infractions pénales commises par les employés ; si elle a apporté une contribution considérable à l'établissement de la vérité après l'acte ; si elle a réparé les conséquences de l'acte ; si elle a pris des mesures substantielles pour prévenir des actes similaires à l'avenir ; et si l'acte a déjà entraîné de graves désavantages juridiques pour l'association ou ses propriétaires.
La suspension de la peine est possible dans certains cas.

16 Appels

16.1 Un verdict de culpabilité ou de non-culpabilité est-il susceptible d'appel par le défendeur ou le gouvernement ?

L'accusé et le ministère public peuvent tous deux faire appel d'un verdict de culpabilité. Seul le procureur général peut faire appel d'un acquittement.

Si les deux parties font appel, le verdict peut être modifié dans les deux sens, c'est-à-dire à la fois en faveur du défendeur et contre le défendeur.

Si seul le défendeur fait appel et que l'accusation ne le fait pas, la cour d'appel ne peut pas augmenter la peine en appel.

16.2 Une condamnation pénale à la suite d'un verdict de culpabilité est-elle susceptible d'appel ? Dans l'affirmative, quelle partie peut faire appel ?

Voir la réponse à la question 16.1 ci-dessus.

16.3 Quels sont les critères d'examen de la cour d'appel ?

Un appel contre une condamnation pénale peut avoir plusieurs motifs liés au verdict lui-même ou à la procédure précédente pour des erreurs qui doivent entraîner la nullité. La question de la culpabilité peut être contestée. Il est également possible de contester la condamnation et les décisions relatives aux demandes de droit privé. Dans le cas de jugements auxquels des jurés ont participé, il n'est pas possible de contester la question de la culpabilité.

16.4 Si la cour d'appel fait droit à l'appel, quels sont les pouvoirs dont elle dispose pour réparer toute injustice commise par le tribunal de première instance ?

Les détails dépendent des tribunaux compétents en première et deuxième instance. Les éléments suivants peuvent être possibles selon la compétence du tribunal :

La cour d'appel peut confirmer la décision contestée ou annuler le jugement contesté et renvoyer l'affaire pénale à la première instance. Une nouvelle audience aura alors lieu et une nouvelle décision sera rendue. La cour d'appel peut également modifier le jugement contesté et éventuellement passer d'un verdict de culpabilité en première instance à un acquittement (ou vice versa).