Autriche : Réflexions sur l'enquête 2021 sur l'arbitrage international : Adapter l'arbitrage à un monde en mutation
Publications: mai 24, 2021
Auteurs

Introduction
La nature flexible, dynamique et en constante évolution de l'arbitrage international a été mise à rude épreuve tout au long de l'année écoulée. Malgré les défis posés par la pandémie, la communauté arbitrale a adopté de nouvelles solutions pour répondre à ces demandes et circonstances changeantes de manière opportune et efficace.
La School of International Arbitration, Queen Mary University of London, a récemment publié son rapport d'enquête 2021 en partenariat avec White & Case[1] . Le rapport d'enquête constitue la 12ème édition de l'enquête empirique axée sur l'arbitrage international et a été menée en deux phases. La phase 1 a été réalisée à l'aide d'un formulaire en ligne, rempli par plus de 1200 participants. La phase 2 est le résultat d'entretiens avec plus de 198 participants répartis dans 39 pays et 53 villes. Cet article présente et évalue de manière critique les aspects importants du rapport.
Le vent du changement : Les nouveaux sièges d'arbitrage préférés
L'une des évolutions les plus notables, selon les conclusions du rapport, est le changement dans le classement des sièges d'arbitrage les plus populaires. Alors que Londres et Singapour se partagent la première place pour le siège d'arbitrage le plus populaire, Hong Kong arrive en deuxième position.
Le rapport note que les gains de pourcentage significatifs réalisés par Singapour et Hong Kong ont affecté la popularité de Londres, Paris et Genève. En fait, pour la première fois dans l'histoire de l'enquête, Paris a été dépassé par les deux sièges non européens. Si Genève a conservé sa place de numéro quatre, le pourcentage de répondants à l'enquête qui choisissent Genève comme siège préféré pour l'arbitrage a connu une baisse notable, passant de 26 % en 2018 à 13 % en 2021[2] Stockholm est passé à la neuvième place alors qu'il occupait la septième place dans l'édition 2018 de l'enquête[3]. Beijing et Shanghai sont les nouveaux venus sur la liste, se classant respectivement à la septième et à la huitième place. Un autre nouvel ajout à la liste est Dubaï en tant que dixième siège d'arbitrage le plus populaire.
Il convient de mentionner que d'autres sièges populaires tels que Vienne, Zurich, Washington DC, Miami, etc. ont été élus comme forum préféré pour la conduite d'arbitrages par 4 % à 2 % des répondants à l'enquête.
Tendance similaire dans les institutions préférées
Le rapport souligne que des tendances similaires peuvent être observées en ce qui concerne les institutions arbitrales préférées des personnes interrogées. Si la CCI arrive en tête, elle est suivie de la SIAC en deuxième position et de la HKIAC en troisième position. Contrairement à 2018, la LCIA est désormais classée en quatrième position, devant la CIETAC, nouvel ajout à la liste. Cependant, au niveau régional, les institutions arbitrales les plus populaires pour les parties européennes restent la CCI, la LCIA et la SIAC.
Diversité des sexes dans l'arbitrage
La majorité des personnes interrogées dans le cadre de l'enquête ont reconnu que des progrès importants ont été réalisés dans le domaine de la diversité des genres dans l'arbitrage international. Malgré les efforts soutenus et les progrès considérables réalisés en matière d'intégration des femmes, la diversité est une question à multiples facettes et intersectionnelle, et des améliorations sont encore nécessaires pour remédier à la sous-représentation des femmes en tant qu'arbitres ou membres de tribunaux d'arbitrage. Au-delà de la question du genre, l'enquête soulève également des préoccupations concernant les barrières éthiques. À cette fin, le rapport attribue un rôle important aux autorités de nomination et aux institutions d'arbitrage dans l'adoption de politiques et de cadres explicites pour suggérer et nommer des candidats arbitres prometteurs, qualifiés et compétents afin d'élargir le vivier et de remédier à l'absence de diversité culturelle parmi les arbitres.
L'évolution des priorités des utilisateurs de l'arbitrage
Le rapport d'enquête reflète l'évolution du monde de l'arbitrage international. Pour la première fois, des questions telles que les audiences virtuelles, la dépendance accrue à l'égard de la technologie et les préoccupations croissantes en matière de cybersécurité figurent parmi les intérêts et les préoccupations les plus pertinents des utilisateurs.
Une fois la pandémie enrayée, les répondants ont exprimé leur préférence pour les audiences hybrides, c'est-à-dire un mélange de formats en personne et virtuels pour presque tous les types d'interactions, y compris les réunions et les conférences. Si le format virtuel est largement considéré comme une alternative populaire pour les audiences de procédure, les répondants considèrent les procédures en personne comme la norme, en particulier en ce qui concerne les audiences de fond.
Conclusion
L'enquête remplit deux fonctions importantes. Tout en reflétant l'état actuel de l'arbitrage international, elle permet également aux décideurs politiques de réévaluer leurs stratégies législatives. L'enquête reflète une évolution, notamment en ce qui concerne le lieu, la méthode et la procédure préférés pour résoudre les litiges transfrontaliers. Elle met également en évidence l'évolution des besoins des parties, des tribunaux et des arbitres à la lumière de l'évolution rapide des conditions et des circonstances socio-économiques.
En effet, l'enquête est une collection complète de données qui non seulement fournit des informations sur le présent, mais permet également aux utilisateurs de prévoir les demandes de l'avenir.
Ressources
- Enquête sur l'arbitrage international 2021 : Adapter l'arbitrage à un monde en mutation http://www.arbitration.qmul.ac.uk/research/2021-international-arbitration-survey/
- 2 2018 Enquête sur l'arbitrage international : L'évolution de l'arbitrage international http://www.arbitration.qmul.ac.uk/research/2018/
Le contenu de cet article est destiné à fournir un guide général sur le sujet. Il convient de demander l'avis d'un spécialiste sur votre situation particulière.