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Reconnaissance et exécution des jugements étrangers - Guide comparatif

Guides d'experts: décembre 10, 2019

Cadre juridique et judiciaire

Quelles sont les dispositions législatives et réglementaires qui régissent la reconnaissance et l'exécution des jugements étrangers dans votre pays ?

Outre les instruments bilatéraux et multilatéraux mentionnés ci-dessous, la loi autrichienne sur l'exécution, le code autrichien de procédure civile et la loi autrichienne sur la compétence judiciaire régissent la reconnaissance et l'exécution des jugements étrangers. En cas de conflit entre les dispositions légales et les dispositions conventionnelles applicables, ces dernières prévalent. Bien que la jurisprudence autrichienne ne soit pas contraignante, elle fait l'objet d'une attention particulière.

Quels sont les instruments bilatéraux et multilatéraux relatifs à la reconnaissance et à l'exécution des jugements étrangers qui s'appliquent dans votre pays ?

L'Autriche est signataire de nombreux instruments bilatéraux et multilatéraux. Le plus important à cet égard est le règlement (UE) n° 1215/2012 du 12 décembre 2012 concernant la compétence judiciaire, la reconnaissance et l'exécution des décisions en matière civile et commerciale (refonte) (règlement Bruxelles I bis). Le règlement Bruxelles I bis établit des règles uniformes pour faciliter la libre circulation des jugements dans l'Union européenne et s'applique aux procédures judiciaires engagées à partir du 10 janvier 2015. Le règlement Bruxelles I bis remplace le règlement (UE) n° 1215/2012 du 22 décembre 2000 (le règlement Bruxelles I ; avec le règlement Bruxelles I bis, "le régime de Bruxelles"), qui reste applicable à toutes les procédures judiciaires engagées avant le 10 janvier 2015.

D'autres instruments concernant la reconnaissance et l'exécution des jugements étrangers, entre les États membres de l'UE et les États non membres de l'UE, sont présentés dans le tableau ci-dessous.

InstrumentObjetCompétence
Règlement (CE) n° 2201/2003 du Conseil du 27 novembre 2003 (Bruxelles II bis)Compétence, reconnaissance et exécution des décisions en matière matrimoniale et en matière de responsabilité parentaleUE
Règlement (CE) n° 805/2004 du Parlement européen et du Conseil du 21 avril 2004Titre exécutoire européen pour les créances incontestéesUE
Règlement (CE) n° 1896/2006 du Parlement européen et du Conseil du 12 décembre 2006Procédure européenne d'injonction de payerUE
Règlement (CE) n° 861/2007 du Parlement européen et du Conseil du 11 juillet 2007Procédure européenne de règlement des petits litigesUE
Règlement (CE) n° 4/2009 du Conseil du 18 décembre 2008Compétence, loi applicable, reconnaissance et exécution des décisions et coopération en matière d'obligations alimentairesUE
Règlement (UE) n° 655/2014 du Parlement européen et du Conseil du 15 mai 2014Établit la procédure européenne d'injonction de préservation des comptes pour faciliter le recouvrement transfrontalier des créances en matière civile et commerciale.UE
Règlement (UE) n° 2015/848 du Parlement européen et du Conseil du 20 mai 2015Procédures d'insolvabilitéUE
Règlement (UE) n° 2016/1104 du Conseil du 24 juin 2016Coopération renforcée dans le domaine de la compétence, de la loi applicable, de la reconnaissance et de l'exécution des décisions relatives aux conséquences patrimoniales des partenariats enregistrésUE
La Convention concernant la compétence judiciaire, la reconnaissance et l'exécution des décisions en matière civile et commerciale du 30 octobre 2007 (Convention de Lugano)Facilite la reconnaissance mutuelle et l'exécution des décisions rendues par les juridictions nationales des Etats membres de l'UE et des autres Etats contractantsUE et Islande, Norvège et Suisse
Traité sur la reconnaissance et l'exécution des jugements et des actes publics en matière civile et commerciale du 23 juin 1977Compétence judiciaire, reconnaissance et exécution des jugementsBilatéral (Autriche et Tunisie)
Convention pour la reconnaissance et l'exécution des jugements, sentences arbitrales, transactions et actes publics du 5 juillet 1973Compétence judiciaire, reconnaissance et exécution des jugementsBilatérale (Autriche et Liechtenstein)
Convention sur la reconnaissance et l'exécution réciproques des jugements en matière civile et commerciale du 6 juin 1966Compétence judiciaire, reconnaissance et exécution des jugementsBilatéral (Autriche et Israël)
Convention de New York pour la reconnaissance et l'exécution des sentences arbitrales étrangères du 10 juin 1958Reconnaissance et exécution des sentences arbitrales étrangèresMultilatérale (tous les signataires de la convention)

Quels sont les tribunaux compétents pour connaître des demandes de reconnaissance et d'exécution de jugements étrangers ?

Selon la loi sur l'exécution, le tribunal compétent pour la déclaration de force exécutoire est en général le tribunal de district du domicile de la partie adverse. Une fois que la déclaration de force exécutoire a été obtenue et qu'elle est effective, le jugement étranger peut être exécuté. Le tribunal chargé de la déclaration de force exécutoire et le tribunal chargé de la demande d'exécution sont différents. Le tribunal compétent pour la demande d'exécution est :

  • le tribunal d'arrondissement où est enregistrée la propriété foncière qui fait l'objet de l'exécution ;
  • le tribunal d'arrondissement où se trouve le bien immobilier non enregistré ;
  • le tribunal de district du domicile de la partie adverse, s'il s'agit de créances ; ou
  • le tribunal de district du domicile du tiers, en cas de saisie-arrêt.

Conditions d'exécution

Les conditions de base de l'exequatur sont les suivantes :

  • La sentence est exécutoire dans l'État où le jugement a été rendu ;
  • Un traité international ou une réglementation nationale prévoit expressément la réciprocité entre l'Autriche et l'État d'émission en ce qui concerne la reconnaissance et l'exécution des jugements ;
  • L'acte introductif d'instance a été dûment signifié ou notifié au défendeur ;
  • le jugement à exécuter est accompagné d'une traduction certifiée ; et
  • il n'existe aucun motif de refuser la reconnaissance de la force exécutoire.

Quels types de jugements peuvent être reconnus et exécutés dans votre pays ? Certains types de jugements sont-ils spécifiquement exclus de l'exécution ?

En général, toutes les décisions rendues par un tribunal étranger sont exécutoires en Autriche. Il est essentiel que le jugement étranger constitue un titre exécutoire dans son pays d'origine et qu'il soit exécutoire dans ce pays. L'article 403 de la loi sur l'exécution forcée stipule que les actes juridiques étrangers sont exécutés en Autriche après avoir été déclarés exécutoires. L'expression "actes juridiques et/ou titres" doit être interprétée comme signifiant tout jugement rendu par une cour ou un tribunal, pour autant que le titre exécutoire soit exécutoire dans l'État où le jugement a été rendu.

L'ordre public autrichien doit être pris en compte pour déterminer si les recours sont exécutoires en Autriche, car seuls les recours qui ne violent pas les principes fondamentaux du droit autrichien sont exécutoires.

Un jugement étranger doit-il être définitif et contraignant pour pouvoir être exécuté ?

En général, il n'est pas nécessaire que la décision étrangère soit définitive et juridiquement contraignante selon les lois du pays où elle a été rendue. Dès lors que la décision est exécutoire dans le pays d'origine, elle doit être déclarée exécutoire en Autriche également.

Une autorisation d'exécution peut être ordonnée par un tribunal autrichien, que le titre exécutoire en question fasse ou non l'objet d'une procédure d'appel dans son pays d'origine.

Un jugement étranger est-il exécutoire s'il fait l'objet d'un appel dans la juridiction étrangère ?

Conformément à l'article 406 de la loi sur l'exécution forcée, le titre exécutoire étranger peut être exécuté même s'il fait encore l'objet d'un recours, mais il est exécutoire dans l'État où la sentence a été rendue.

En cas de recours contre la décision d'accorder une déclaration de force exécutoire, la cour d'appel peut suspendre la procédure jusqu'à ce que le jugement étranger soit devenu définitif et contraignant.

Quel est le délai de prescription pour introduire une demande de reconnaissance et d'exécution ?

Les délais de prescription varient en fonction de la créance en question et de la loi applicable à cette créance. En droit autrichien, un jugement peut être exécuté dans les 30 jours suivant son entrée en vigueur. Le délai de prescription commence à courir à partir du jour où la décision est devenue juridiquement contraignante.

Dans le cas d'un jugement définitif rendu par une juridiction étrangère, le droit autrichien distingue deux cas de figure :

  • Si le jugement étranger est exécutoire en Autriche, le délai de prescription doit être évalué selon la loi applicable à la créance accordée dans le jugement. Dans ce cas, les tribunaux autrichiens peuvent rejeter la déclaration de force exécutoire si, en vertu de la loi étrangère applicable, le droit d'exécuter la décision est déjà prescrit.
  • Si la décision étrangère n'est pas exécutoire en Autriche, une telle décision définitive ne fait qu'interrompre le délai de prescription en vertu de la loi applicable à la créance faisant l'objet de la décision et fait recommencer le délai de prescription.

Procédure de reconnaissance et d'exécution

La reconnaissance d'un jugement étranger est-elle une procédure distincte de l'exécution et a-t-elle des effets juridiques distincts ?

L'exécution des jugements étrangers en Autriche est subordonnée à la demande et à la délivrance d'une déclaration de force exécutoire. Une fois que la déclaration est effective, le jugement peut être exécuté. Toutefois, la demande de déclaration de force exécutoire et la requête d'exécution peuvent être déposées en même temps.

D'autre part, dans le cadre du régime de Bruxelles, un jugement rendu dans un État membre de l'UE est reconnu dans les autres États membres sans procédure de reconnaissance distincte. En outre, un jugement rendu dans un État membre de l'UE et exécutoire dans cet État membre est également exécutoire dans tous les autres États membres sans déclaration de force exécutoire. Le créancier judiciaire n'a qu'à fournir une copie du jugement et un certificat attestant que le jugement est exécutoire.

Quelle est la procédure formelle de reconnaissance et d'exécution ?

La partie qui demande l'exécution doit demander l'autorisation d'exécution au tribunal concerné. La demande de déclaration de force exécutoire doit être soumise au tribunal du lieu où le débiteur est domicilié. La partie peut combiner cette demande avec une demande d'autorisation d'exécution. Dans ce cas, la juridiction statuera simultanément sur les deux. Une fois qu'une décision étrangère a été déclarée exécutoire en Autriche, son exécution suit les mêmes règles que celles d'une décision nationale, ce qui signifie que l'exécution des décisions est régie par la loi sur l'exécution.

Le tribunal examine à la fois les motifs d'autorisation et les motifs de refus, en se fondant uniquement sur les documents présentés. Chaque partie peut faire appel de l'ordonnance du tribunal de district (voir en détail la réponse à la question "Appels" ci-dessous). Si un jugement contient une mesure ou une ordonnance qui n'est pas connue en Autriche, le tribunal peut adapter cette mesure ou ordonner une mesure connue en Autriche qui a un effet équivalent.

Les fintechs qui collectent des informations personnelles dans le cadre de l'exercice d'une activité de m-commerce doivent se conformer à la LPRPDE ou à ses équivalents provinciaux, le cas échéant. La LPRPDE exige des entreprises qu'elles

  • obtenir un consentement éclairé pour la collecte, l'utilisation et la divulgation de renseignements personnels ;
  • mettre en place des mesures de sécurité appropriées pour protéger les données à caractère personnel ; et
  • dans certaines circonstances, signaler toute atteinte à la sécurité des informations personnelles au commissaire à la protection de la vie privée et aux personnes concernées.

En outre, en vertu de la législation anti-spam du Canada, les fintechs sont tenues d'obtenir le consentement des clients avant de leur envoyer des messages électroniques commerciaux, tels que des courriels ou des textes ; bien qu'un consentement implicite puisse être déduit dans certains cas, notamment lorsqu'il existe une relation d'affaires existante telle que décrite dans la législation.

Quels sont les documents à fournir à l'appui d'une demande de reconnaissance et d'exécution ?

La partie doit présenter l'original du jugement étranger ou une copie délivrée par l'autorité qui a rendu le jugement étranger. Une traduction complète et certifiée du jugement doit accompagner l'original ou la copie.

Quels sont les frais à payer pour la reconnaissance et l'exécution ?

Une demande de déclaration de force exécutoire n'entraîne pas de frais. En revanche, une demande d'exécution donne lieu au paiement de frais de justice, en fonction du montant pour lequel l'exécution est demandée. Ces frais de justice doivent être payés en vertu de la loi sur les frais de justice, qui s'applique également à l'exécution des jugements nationaux.

Le demandeur est-il tenu de fournir une garantie pour les frais ?

Non, le demandeur de la reconnaissance et de l'exécution n'est pas tenu de fournir une garantie pour les frais. Toutefois, en cas de demande de suspension de la procédure, si la suspension de la procédure d'exécution risque de compromettre la satisfaction de la créance du créancier exécutant, le tribunal peut ordonner au demandeur de verser une caution appropriée.

Combien de temps faut-il généralement pour obtenir une déclaration constatant la force exécutoire ?

Il faut compter environ un à deux mois pour qu'une décision sur la reconnaissance et l'exécution soit rendue en première instance. Ce délai peut être prolongé de six mois au maximum si la décision fait l'objet d'un recours.

Le demandeur peut-il demander une injonction pendant la procédure ?

Les parties à la procédure peuvent faire appel de la décision accordant la déclaration constatant la force exécutoire dans un délai de quatre semaines. Toutefois, ce recours ne constitue pas un motif de suspension de la procédure d'exécution. Si la partie adverse a fait appel du titre exécutoire, elle peut demander la suspension de la procédure conformément à la loi sur l'exécution forcée.

Si le titre exécutoire est modifié ou suspendu dans son pays d'origine après que la déclaration constatant la force exécutoire a pris effet, la partie adverse peut demander la suspension ou la modification de la déclaration constatant la force exécutoire.

Si l'exécution est déjà approuvée avant l'émission d'une déclaration finale de force exécutoire, la procédure d'exécution doit être entamée ; mais les actes de réalisation ne doivent pas être entamés tant que la déclaration de force exécutoire n'est pas devenue définitive et juridiquement contraignante.

Moyens de défense

Pour quels motifs le défendeur peut-il contester la reconnaissance et l'exécution d'un jugement étranger ?

La déclaration constatant la force exécutoire peut être refusée si

  • le tribunal étranger n'était pas compétent pour connaître de l'affaire ;
  • le droit d'être entendu a été violé ; ou
  • le jugement est contraire à l'ordre public autrichien.

 

Une décision étrangère ne peut pas être réexaminée sur le fond.

Dans le cadre du régime de Bruxelles, lorsque le jugement a été rendu par un autre État membre de l'UE, la reconnaissance et l'exécution seront refusées si :

  • cela serait contraire à l'ordre public autrichien ;
  • l'acte introductif d'instance n'a pas été signifié ou notifié au défendeur selon une procédure appropriée ;
  • la reconnaissance ou l'exécution est inconciliable avec un jugement antérieur rendu dans un autre État impliquant les mêmes parties et la même cause d'action ; ou
  • la reconnaissance ou l'exécution est inconciliable avec une décision rendue en Autriche concernant les mêmes parties.

Quel est le délai de prescription pour introduire un recours ?

Il n'y a pas de délai de prescription. Toutefois, les créances découlant d'un jugement se prescrivent par 30 ans à compter de la date à laquelle le jugement est devenu définitif et exécutoire. Les créances périodiques se prescrivent par trois ans.

Le défendeur peut-il demander une injonction pour empêcher l'exécution pendant qu'un recours est en cours ?

Les parties à une procédure d'exécution peuvent demander une suspension de la procédure d'exécution. La loi sur l'exécution autorise certains motifs de suspension de la procédure, notamment une demande d'annulation de la décision ou une demande de suspension ou de modification de la déclaration constatant la force exécutoire. Si la suspension de la procédure d'exécution risque de compromettre la satisfaction de la créance du créancier exécutant, la juridiction peut ordonner au requérant de verser une caution appropriée.

Analyse et décision du tribunal

Le tribunal examinera-t-il la signification et la notification des actes de procédure dans la procédure initiale ?

Oui. En vertu du droit autrichien et du règlement Bruxelles I bis, une déclaration de force exécutoire d'un jugement étranger peut être refusée si l'acte introductif d'instance n'a pas été signifié ou notifié au défendeur en temps utile pour qu'il puisse se défendre correctement. Cette objection peut être levée si le défendeur a participé à une procédure ultérieure. En outre, conformément à la jurisprudence autrichienne, lorsque l'acte a été signifié ou notifié dans une langue étrangère à un destinataire autrichien, il peut être refusé si aucune traduction allemande n'a été fournie. Toutefois, si le défendeur a pu comprendre l'acte, cette objection ne sera pas prise en compte.

Le tribunal contrôlera-t-il la compétence du tribunal étranger dans la procédure initiale ?

Les tribunaux autrichiens détermineront si, conformément aux règles de compétence autrichiennes, le tribunal étranger était compétent pour connaître de l'affaire. Une exception d'incompétence peut être établie lorsque le jugement par défaut a été rendu par un tribunal qui n'était pas compétent en la matière et auquel le défendeur ne s'est jamais soumis.

Toutefois, dans le cadre du régime de Bruxelles, la compétence de la juridiction d'origine ne peut être contrôlée par la juridiction d'exécution. En outre, le règlement Bruxelles I bis stipule que le critère de l'ordre public ne peut être appliqué aux règles relatives à la compétence.

Le tribunal examinera-t-il la conformité du jugement étranger avec le droit applicable et l'ordre public ?

En règle générale, les tribunaux autrichiens examinent les jugements étrangers sous l'angle de leur conformité à l'ordre public autrichien. Toutefois, la déclaration constatant la force exécutoire ne peut être refusée qu'en raison d'une violation des principes fondamentaux de la juridiction autrichienne, tels que la Constitution ou le droit pénal.

Le tribunal examinera-t-il le bien-fondé de la décision étrangère ?

Une décision étrangère ne peut en aucun cas faire l'objet d'un examen au fond.

Comment le tribunal procédera-t-il si la décision étrangère est contraire à une décision antérieure concernant le même litige entre les mêmes parties ?

Les tribunaux autrichiens peuvent refuser de délivrer une déclaration de force exécutoire si la décision étrangère contredit d'autres décisions définitives impliquant les mêmes parties. Dans le cadre du régime de Bruxelles, une juridiction peut refuser la reconnaissance et l'exécution si :

  • la décision est inconciliable avec une décision rendue entre les mêmes parties dans l'État membre requis ; ou
  • la décision est inconciliable avec une décision antérieure rendue entre les mêmes parties dans un autre État membre ou dans un État tiers et portant sur la même cause, pour autant que la décision antérieure remplisse les conditions nécessaires à la reconnaissance dans l'État membre requis.

Existe-t-il d'autres motifs pour lesquels le tribunal peut refuser de reconnaître et d'exécuter la décision étrangère ?

Outre les conditions générales d'exécution et la procédure de réexamen mentionnées ci-dessus, la déclaration constatant la force exécutoire peut également être refusée dans les cas suivants

  • le droit d'être entendu a été violé ;

  • la décision est irrecevable en vertu du droit autrichien ;

  • la décision est contraire à l'ordre public autrichien ; ou

  • la décision est inconciliable avec des décisions antérieures rendues entre les mêmes parties pour la même cause.

La reconnaissance et l'exécution partielles sont-elles possibles ?

Oui - par exemple, lorsque certaines parties de la décision sont contraires à l'ordre public autrichien, mais que d'autres parties remplissent les conditions d'exécution. Toutefois, la séparation n'est possible que si la partie admissible est claire et distincte de la partie inadmissible.

Comment la juridiction traitera-t-elle les questions de coût (par exemple, les intérêts, les frais de justice, les questions monétaires) ?

Lorsqu'ils statuent sur la force exécutoire, les tribunaux prennent en compte les honoraires d'avocats, les frais de justice et les demandes d'intérêts. En outre, les dommages-intérêts accordés ne seront pas convertis en monnaie locale. Toutefois, lorsque les actes de réalisation sont entrepris, l'indemnité doit être convertie en monnaie locale.

Les taux d'intérêt qui violent l'ordre public autrichien seront considérés comme inapplicables.

Recours

Les décisions relatives à la reconnaissance et à l'exécution des jugements étrangers peuvent-elles faire l'objet d'un recours ?

La décision relative à la déclaration de force exécutoire peut faire l'objet d'un recours dans un délai de quatre semaines à compter de son prononcé. Ce délai peut être porté à huit semaines si la résidence habituelle d'une partie n'est pas en Autriche et que le recours constitue la première occasion pour la partie de participer à la procédure. Lorsque la partie dépose un recours, la partie adverse dispose d'un délai de quatre semaines à compter de la signification du recours pour déposer une réponse.

Le débiteur doit faire valoir simultanément dans le recours tous les motifs de rejet de la demande de reconnaissance ou de déclaration constatant la force exécutoire, sans pouvoir les faire valoir à un stade ultérieur de la procédure

Un second recours devant la Cour suprême autrichienne contre la décision de la juridiction d'appel exige que la question à trancher par la Cour suprême porte sur un point de droit matériel ou procédural dont la résolution est jugée essentielle à la sécurité juridique ou au développement du droit. En outre, la recevabilité d'un second recours dépend du montant du litige, qui doit être supérieur à 5 000 euros.

Le requérant peut-il demander une injonction pendant la durée du recours ?

Voir en détail la réponse à la question "Le requérant peut-il demander une injonction pendant que la procédure est en cours ?

Exécution du jugement étranger

Une fois que la déclaration constatant la force exécutoire a été accordée, comment le jugement étranger peut-il être exécuté ?

Une fois qu'une décision étrangère a été déclarée exécutoire, l'exécution suit les mêmes règles que pour une décision nationale. L'exécution des jugements est régie par la loi sur l'exécution. La loi autrichienne sur l'exécution prévoit différents types d'exécution. Une distinction est faite entre le titre à exécuter qui vise une créance pécuniaire ou une demande d'exécution spécifique, et le titre sur lequel l'exécution doit porter. En règle générale, les méthodes d'exécution habituelles sont les suivantes

  • la saisie des biens ;
  • la saisie et le transfert de créances ;
  • le crédit-bail obligatoire ; et
  • l'action judiciaire.

 

Les mesures d'exécution sont exécutées par un huissier de justice, qui est un fonctionnaire du tribunal et qui doit se conformer aux ordres du tribunal.

En ce qui concerne les biens immobiliers, trois types de mesures d'exécution sont disponibles :

  • l'hypothèque obligatoire
  • l'administration forcée, dans le but de générer des revenus pour satisfaire la créance ; et
  • la vente forcée d'un bien immobilier.

 

En ce qui concerne les biens mobiliers, le droit autrichien fait une distinction entre :

  • la saisie de créances ;
  • la saisie d'objets tangibles et mobiles ;
  • la saisie des créances de livraison à l'encontre de tiers débiteurs ; et
  • la saisie d'autres droits de propriété.

 

Le droit autrichien ne permet pas la saisie de certaines créances spécifiques, telles que les allocations de soins, les aides au loyer, les allocations familiales et les bourses d'études.

Enfin, le tribunal chargé de l'exécution peut également ordonner l'exécution forcée.

La décision étrangère peut-elle être exécutée à l'encontre de tiers ?

Un jugement étranger ne peut être exécuté qu'à l'encontre de la partie qui est désignée comme débiteur dans le jugement étranger. Les principes de la représentation et de l'alter ego pour l'exécution d'une décision à l'encontre d'une partie non mentionnée dans la décision ne s'appliquent pas en Autriche.

Tendances et prévisions

Comment décririez-vous le paysage actuel de l'exécution et les tendances dominantes dans votre juridiction ? De nouveaux développements sont-ils prévus au cours des 12 prochains mois, y compris des propositions de réformes législatives ?

Le 1er janvier 2019, des amendements à la loi sur l'exécution des décisions de justice sont entrés en vigueur. Ces amendements permettent désormais l'accès aux données relatives aux procédures d'exécution en cours. Les avocats et les notaires peuvent accéder aux informations concernant le tribunal chargé de l'exécution, le numéro de l'affaire et le montant de la dette faisant l'objet de la procédure d'exécution. La base de données est disponible en ligne et vise à aider les demandeurs potentiels à évaluer la solvabilité de leurs défendeurs potentiels avant d'entamer une procédure judiciaire ou arbitrale.

Un autre développement récent est une décision de la Cour suprême autrichienne rendue le 11 juin 2018, confirmant que l'autorité de la chose jugée d'un jugement étranger s'applique à tous les stades de la procédure menée en Autriche. Ceci est particulièrement important car la décision précise que l'effet de l'autorité de la chose jugée s'applique également aux procédures d'appel en cours. La Cour suprême autrichienne a souligné que cela est vrai pour les deux questions relatives à l'autorité de la chose jugée, à savoir l'exclusivité (ne bis in idem) et l'effet contraignant (Bindungswirkung) des jugements étrangers. En outre, la Cour suprême autrichienne a précisé que l'interdiction de la novation dans les procédures d'appel ne s'applique qu'aux nouveaux faits et aux nouvelles preuves, et n'empêche donc pas la cour d'appel d'examiner l'autorité de la chose jugée d'une nouvelle décision étrangère.

En ce qui concerne l'exécution des sentences arbitrales, une décision assez récente de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) pourrait avoir un certain impact. Le 6 mars 2018, dans l'affaire République slovaque c. Achmea BV, la CJUE s'est prononcée sur la compatibilité d'une disposition relative au règlement des différends contenue à l'article 8 du traité bilatéral d'investissement (TBI) entre les Pays-Bas et la Slovaquie avec le droit de l'UE. La CJUE a conclu que les articles 267 et 344 du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne (TFUE) devaient être interprétés comme s'opposant à l'article 8 du traité bilatéral d'investissement Pays-Bas-Slovaquie, qui prévoyait le règlement des différends en matière d'investissement dans le cadre de ce traité intra-UE par voie d'arbitrage. La CJUE semble avoir fondé sa décision sur le fait que la disposition du TBI relative au règlement des différends peut exiger d'un tribunal qu'il interprète ou applique le droit de l'UE, ce qui est incompatible avec l'article 267 du TFUE car, contrairement à une juridiction d'un État membre, un tribunal ne peut pas saisir la CJUE de questions relatives au droit de l'UE.

Dans le cas de décisions ultérieures à la décision rendue dans l'affaire Achmea, les règles de procédure peuvent affecter l'adhésion du tribunal aux décisions de la CJUE. Les sentences du Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI) ne sont pas susceptibles d'être réexaminées par les juridictions nationales, contrairement aux sentences non CIRDI. Par conséquent, les tribunaux non CIRDI siégeant dans les juridictions de l'UE pourraient être plus enclins à envisager l'application du droit de l'UE, y compris les décisions de la CJUE, si le tribunal se considère tenu de rendre une sentence conforme à l'ordre public du siège de l'arbitrage. Toutefois, même face à la position défavorable de l'Union européenne à l'égard des sentences rendues dans le cadre de traités d'investissement intra-UE, les demandeurs pourraient chercher à faire exécuter leur sentence en dehors de l'Union européenne ou envisager de vendre les sentences à un prix réduit à des tiers, tels que des fonds d'investissement, afin d'éviter tout risque d'exécution

Un certain nombre de programmes d'incitation sont disponibles au Canada pour encourager l'investissement dans les entreprises basées au Canada et le développement de la technologie au Canada.

Le programme de recherche scientifique et de développement expérimental utilise des incitations fiscales pour encourager les entreprises canadiennes à mener des activités de recherche et de développement (R&D) au Canada. Les entreprises éligibles peuvent obtenir des crédits d'impôt pour les dépenses de R&D admissibles.

Les sociétés privées sous contrôle canadien (SPCC) peuvent bénéficier de la déduction accordée aux petites entreprises, ce qui réduit l'impôt sur le revenu à payer. D'autres avantages fiscaux sont offerts aux SPCC.

Le Fonds stratégique d'innovation, financé par le gouvernement fédéral, apporte un soutien financier aux projets qui amélioreront les performances du Canada en matière d'innovation tout en apportant aux Canadiens des avantages sur le plan de l'économie, de l'innovation et du public, et qui répondent à certains critères.

Le Programme d'aide à la recherche industrielle du Conseil national de recherches du Canada aide les petites et moyennes entreprises canadiennes à commercialiser leurs idées en leur fournissant des conseils, des contacts et des financements.

De nombreuses subventions et initiatives de financement fédérales et provinciales, ainsi que des programmes de financement, sont également disponibles pour les entreprises qui remplissent les conditions requises.

En outre, les Autorités canadiennes en valeurs mobilières, l'organisation faîtière des organismes provinciaux et territoriaux canadiens de réglementation des valeurs mobilières, ont mis en place un programme de bac à sable réglementaire pour soutenir les entreprises fintech qui cherchent à offrir des produits et des services innovants au Canada. Ce programme permet aux entreprises de s'enregistrer et/ou d'obtenir des exemptions aux exigences des lois sur les valeurs mobilières, dans le cadre d'un processus plus rapide et plus souple qu'une demande standard, afin de tester leurs produits et services sur une base limitée dans le temps sur le marché canadien. Certains régulateurs provinciaux ont des programmes connexes qui fonctionnent dans leur juridiction particulière pour fournir des conseils et un soutien aux entreprises fintech.

Conseils et pièges

Quels sont vos meilleurs conseils pour faciliter la reconnaissance et l'exécution des jugements étrangers, et quels sont les points d'achoppement potentiels que vous souhaiteriez mettre en évidence ?

Le paiement ne peut résulter de la reconnaissance et de l'exécution que si le débiteur possède des actifs d'une valeur suffisante. Les informations publiques concernant cette question sont rares et difficilement accessibles. Cependant, une fois qu'un titre exécutoire étranger est devenu exécutoire en Autriche, l'avocat représentant le créancier a le droit de demander des informations pour savoir si le débiteur possède des actifs suffisants - par exemple, auprès des agences de crédit. En outre, comme indiqué ci-dessus et à la lumière des modifications apportées à la loi sur l'exécution, il est recommandé de demander si une procédure d'exécution est en cours à l'encontre d'un débiteur ou d'un défendeur potentiel.